Les raisons pour lesquelles l’opération de l’armée d’occupation israélienne Chariots de Gédéon dans la bande de Gaza a échoué, et les plans préconisés après l’occupation de Gaza-ville ont été traités par les médias.
Erreurs et aveu d’échec
La chaîne israélienne Channel 12 a rapporté qu’un document militaire interne secret a reconnu l’échec de l’opération Chariots de Gédéon dans la bande de Gaza qui avait pour objectif de soumettre le Hamas et de récupérer les captifs israéliens.
La même source a indiqué que le document révélait que, parmi les raisons de l’échec de l’opération, figuraient une planification hasardeuse et l’inadéquation de ce type d’opération au style de combat du Hamas.
Selon cette chaîne, le document confirme qu’Israël a commis toutes les erreurs possibles, notamment en ne précisant pas le calendrier de l’opération.
Pas d’entrées ni sorties
Début mai 2025, le Cabinet de sécurité israélien a approuvé le plan de l’opération Chariots de Gédéon qui visait à remporter une victoire militaire et politique dans la bande de Gaza grâce à une opération organisée en trois étapes.
Ce plan prévoyait l’utilisation de cinq points de pression contre le Mouvement de résistance islamique (Hamas) afin de le contraindre à accepter un accord d’échange de prisonniers et à démanteler son infrastructure militaire. L’armée israélienne a mobilisé des dizaines de milliers de soldats de réserve pour l’opération.
En annonçant cette opération, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait alors expliqué qu’elle constitue « un tournant militaire »
« L’armée va abandonner les opérations de raid pour une » occupation du territoire et une présence israélienne durable à Gaza « . » Une chose sera claire : il n’y aura pas d’entrée et de sorties, a confirmé Benjamin Netanyahou dans une vidéo publiée sur X. Nous appellerons des réservistes pour qu’ils viennent et qu’ils tiennent le territoire. Nous n’allons pas entrer puis sortir de la zone, pour ensuite effectuer des raids. »
Les Chariots de Gédéon font référence à un guerrier biblique qui, avec seulement 300 combattants, a anéanti les Madianites, une tribu nomade arabe. Le Premier ministre a qualifié à plusieurs reprises son plan de « phase finale » de la guerre.
Des numéros sans noms
Par ailleurs, le journal israélien Haaretz a révélé les derniers détails du plan d’occupation de la ville de Gaza, en application aux propositions de Netanyahu : les personnes déplacées de cette ville se verront attribuer un numéro plutôt qu’un nom pour leur identification à leur arrivée dans les camps « Sde Teiman 2 », situés sur l’axe Morag (Philadelphi 2), au sud de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
De nombreuses tentes seront installées à l’intérieur des camps, et les forces de sécurité confisqueront les téléphones de tous les résidents et empêcheront toute communication ou photographie.
Outre toutes ces mesures, l’armée d’occupation, selon le journal, s’efforcera d’empêcher l’accès aux camps aux organisations humanitaires, de défense des droits humains et aux médias.
Comme les camps nazis
Ces camps peuvent durer jusqu’à trois ans, et les observateurs les comparent aux camps de concentration nazis utilisés par Adolf Hitler contre les Juifs pendant le régime nazi en Allemagne.
A noter que le plan d’occupation de Gaza est divisé en quatre phases principales, selon les plans de l’armée israélienne :
Établissement de centres de rassemblement : Cela comprend la création de complexes d’hébergement temporaire dans le sud de la bande de Gaza, équipés de tentes, d’eau, de cliniques et d’aide alimentaire.
Évacuation massive : Une évacuation massive de la ville de Gaza, dont la population actuelle est estimée à plus de 800 000 civils, devrait commencer d’ici environ deux semaines.
Encerclement et siège : La ville sera entièrement encerclée et isolée des zones environnantes, notamment des camps de réfugiés centraux et du secteur d’al-Mawassi, par la réouverture de l’axe Netzarim et le lancement de manœuvres terrestres visant à isoler la ville du reste de la bande de Gaza, tout en poursuivant les opérations d’évacuation.
Incursion et occupation progressives : Les forces israéliennes entreront progressivement dans la ville, appuyées par des frappes aériennes intensives, afin de prendre le contrôle total de Gaza, en mettant l’accent sur la pression humanitaire exercée sur les personnes déplacées et en organisant des opérations de déplacement forcé.
Plan de Trump
Le Washington Post a rapporté que l’administration Trump envisage un plan global d’après-guerre pour Gaza. Il prévoit que les États-Unis administrent la bande de Gaza pendant au moins dix ans, transfèrent temporairement les résidents et la transforment à terme en station touristique et centre industriel.
Selon le journal, ce plan de 38 pages prévoit qu’environ deux millions de Palestiniens quitteraient « volontairement » Gaza pour d’autres pays ou des zones spécifiques de la bande de Gaza pendant la période de reconstruction.
Plan de la GHF
Reuters a précédemment fait état d’un projet de construction de camps de grande envergure, appelés « zones de transit humanitaire », à l’intérieur et éventuellement à l’extérieur de Gaza pour héberger les résidents palestiniens.
Ce plan, baptisé Fonds pour la reconstruction, l’accélération économique et la transformation de Gaza, a été élaboré par la Fondation humanitaire pour Gaza, soutenue par Washington, qui coordonne ses activités avec l’armée israélienne et fait appel à des sociétés privées américaines de sécurité et de logistique pour acheminer l’aide alimentaire.
Le plan prévoit également que chaque propriétaire foncier recevra un « code numérique » représentant le droit de réaménager sa propriété, tandis que chaque Palestinien quittant Gaza recevra 5 000 dollars en espèces, en plus d’une aide financière pour couvrir quatre années de loyer, et de la nourriture sera fournie pendant une année entière.
Source: Médias