Les revenus du pétrole en Libye ont augmenté au mois de mars, dépassant 1,5 milliard de dollars (1,3 Mds EUR), a annoncé samedi la Compagnie nationale (NOC), qui s’inquiète toutefois de la « menace sérieuse » posée par le conflit en cours dans le pays.
Ces résultats représentent une hausse de 20% par rapport au mois de février, et sont « un retour bienvenu à un niveau habituel de revenus mensuels », s’est félicité le président de la Compagnie nationale du pétrole (NOC), Mustafa Sanalla, dans un communiqué.
Selon lui, cette amélioration s’explique principalement par la réouverture le 4 mars du champ pétrolier d’al-Charara, un des plus importants de Libye, après trois mois de blocage par un groupe armé.
Ce champ pétrolier situé dans la région d’Oubari (environ 900 km au sud de Tripoli) produit 315.000 barils par jour, sur une production globale libyenne de plus d’un million de b/j, selon la compagnie.
« Cependant, le déclenchement récent d’hostilités constitue une menace sérieuse sur nos opérations, notre production et sur l’économie nationale », s’inquiète Mustafa Sanalla.
Les troupes de l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est du pays, sont lancées depuis le 4 avril dans une offensive militaire contre la capitale Tripoli, siège du gouvernement d’union nationale (GNA) dirigé par Fayez al-Sarraj et reconnu par la communauté internationale.
« La compagnie est très préoccupée de la menace sur les infrastructures nationales d’énergie et les tentatives d’utiliser les installations et les équipements de la NOC à des fins militaires », ajoute le communiqué, appelant à une « cessation immédiate des hostilités ».
La NOC condamne notamment « la militarisation » de ses infrastructures, évoquant « plusieurs incidents », notamment à Sidra et Ras Lanuf, dans l’est du pays, où les terminaux maritimes et une piste aérienne ont été utilisés par des forces combattantes.
Rappelant « son indépendance et sa neutralité », la NOC « doit être protégée de toute forme de conflit », affirme-t-elle.
La Libye dispose des réserves de pétrole les plus abondantes d’Afrique et compte essentiellement sur ses ressources énergétiques pour son économie aujourd’hui fragilisée.
Source: AFP