C’est non. Encore. Le Conseil de sécurité de l’Onu s’est de nouveau heurté, le jeudi 18 septembre, au véto américain sur le génocide israélien à Gaza. Washington a bloqué une résolution qui appelait à un cessez-le-feu « immédiat, inconditionnel et permanent » ainsi qu’à la levée des restrictions empêchant l’arrivée de l’aide humanitaire dans l’enclave palestinienne sous blocus israélien.
Le texte, qui réclamait également la libération immédiate et sans condition des captifs, a recueilli le soutien de 14 des 15 membres du Conseil.
Mardi, une commission d’enquête internationale indépendante avait tout de même franchi un cap en accusant ‘Israël’ de mener à Gaza un « génocide » visant à « détruire » le peuple palestinien.
« Un moment sombre pour ce Conseil »
Ce nouveau blocage a suscité de vives réactions. C’est « un moment sombre pour ce Conseil », a déclaré l’ambassadeur du Pakistan, Asim Iftikhar Ahmad, en appelant à la conscience collective face aux souffrances des civils.
« Les pleurs des enfants devraient nous percer le cœur, l’angoisse des mères devrait secouer notre conscience », a-t-il insisté.
Son homologue algérien, Amar Bendjama, s’est quant à lui adressé directement à la population de Gaza : « Pardonnez-nous parce que ce Conseil n’a pas pu sauver vos enfants. Pardonnez-nous parce que le monde parle des droits mais nie les vôtres, à vous Palestiniens ».
Un texte digne d’une « capitulation »
Cette résolution était en préparation depuis fin août, après que l’Onu a officiellement reconnu l’existence d’une famine à Gaza.
La première version du texte portait uniquement sur l’accès humanitaire, mais plusieurs pays, dont la France, le Royaume-Uni et la Russie, avaient exprimé des doutes sur l’efficacité d’un texte jugé trop limité et voué, de toute façon, à être rejeté par les États-Unis.
Le projet final, rejeté jeudi, combinait donc plusieurs volets : aide humanitaire, cessez-le-feu et libération des captifs.
La représentante de Washington, Morgan Ortagus, a justifié son véto en prétendant que la résolution « échoue à reconnaître la réalité sur le terrain » et en evoquant l’absence de condamnation explicite du Hamas.
Pour l’ambassadeur israélien Danny Danon, ce texte ne relevait pas de la diplomatie mais d’une « capitulation ».
Une « génération risque d’être perdue »
Avant le vote, l’ambassadrice danoise Christina Markus Lassen a expliqué que cette démarche visait à envoyer « le message que le Conseil de sécurité ne tourne pas le dos à des civils qui meurent de faim, aux captifs et à l’exigence d’un cessez-le-feu ».
Elle a averti qu’« une génération risque d’être perdue, pas seulement à cause de la guerre mais aussi de la faim et du désespoir ».
‘Israël’ subit une pression internationale croissante pour mettre fin à sa guerre génocidaire lancée contre Gaza depuis le 7 octobre 2023.
La question sera au centre des débats du sommet annuel de l’Onu, qui se tiendra la semaine prochaine à New York.
Rappelons qu’Israël a tué plus de 65.000 Palestiniens, dont une majorité de femmes et d’enfants, depuis le début de sa guerre génocidaire contre Gaza, en octobre 2023.