Au cours d’une réunion avec les dirigeants des principaux lobbies pro-israéliens aux États-Unis, le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo aurait reconnu l’échec américain au Venezuela. La tentative du renversement de l’État, de déstabilisation de l’un des principaux producteurs du pétrole en Amérique latine et dans le monde a fait long feu, malgré la large implication israélienne dans la crise. En effet, le projet d’une action militaire US au Venezuela ne semble plus d’actualité depuis l’échec cuisant du coup d’État de 30 avril auquel prenaient largement part les services secrets israéliens. Le Washington Post révèle la teneur des entretiens la semaine dernière entre le secrétaire d’État, Mike Pompeo et les lobbies pro-Israël à New York, entretiens portés essentiellement sur le Venezuela.
L’aveu d’échec est cuisant : « l’opposition vénézuélienne est divisée » ou ce qui revient au même, le projet américain au Venezuela ne ratisse pas large et la foule le rejette catégoriquement.
« Au Venezuela, l’opposition souffre d’un manque d’unité et les États-Unis s’emploient à combler les lacunes et à réduire les désaccords entre ces groupes», a reconnu Pompeo. En effet, pour un lobbying israélien qui craint depuis longtemps les liens vénézuéliens avec l’axe de la Résistance, il s’agit d’une nouvelle plutôt consternante. Le Venezuela s’est allié à un groupe de nations sur lesquelles l’administration Trump exerce une pression croissante au nombre desquels figurent notamment la Russie, l’Iran et Cuba et la Chine. Les relations du Venezuela avec l’Iran datent de l’époque de Chavez, mais les projets guerriers américains contre le pays l’ont rapproché encore plus à l’Iran. Une liaison aérienne a été rétablie entre le Venezuela et l’Iran au plus fort des pressions occidentales et les techniciens iraniens ont aidé le Venezuela à neutraliser des cyberattaques contre le secteur électrique vénézuélien. C’est d’ailleurs au nom d’avoir à contrer les bonnes relations entre Caracas et le Hezbollah que le régime israélien a décidé de s’impliquer aux côtés des États-Unis en apportant son soutien logistique et de renseignement aux miliciens anti-Maduro, massés sur les frontières avec le Venezuela, en Colombie et au Brésil, a déclaré à Presstv, Ami Abol Fath, expert de l’Amérique latine.
« Or ces efforts ne semblent rien donner puisque le secrétaire Pompeo reconnaît que ni l’armée ni la population vénézuélienne ne sont pas prêtes à jouer le jeu américain. D’où des pressions économiques croissantes qui s’exercent désormais via des banques qui sont placées sous contrôle des lobbies pro-Israël, a dit l’analyste.
La Banque centrale vénézuélienne aurait vendu 15 tonnes d’or d’une valeur de 570 millions de dollars provenant de réserves de la banque centrale en mai tout en réduisant les réserves d’or du pays à 7,9 milliards de dollars. Or la banque allemande, Deutsche Bank AG vient de confisquer 20 tonnes d’or appartenant au Venezuela et l’utilise comme garantie après que Caracas ait manqué à un contrat d’échange d’or de 750 millions de dollars, a-t-on appris de RT. Le Venezuela a reçu un prêt en espèces de la Deutsche Bank conformément à l’accord de financement de 2016, qui devait expirer en 2021. Les sources ont affirmé que la banque avait décidé de résilier le contrat lorsque le Venezuela avait manqué ses paiements d’entreprise plus tôt cette année.
À défaut d’une solution militaire, les États-Unis et leurs alliés, mise donc sur la confiscation des richesses vénézuéliennes et les lobbies israéliens y contribuent largement. Le Trésor américain a imposé plusieurs sanctions aux entreprises publiques vénézuéliennes depuis janvier, le montant total des dommages résultant de ces mesures restrictives dépassant les 100 milliards de dollars.
En février, le président Nicolas Maduro a suggéré que “plus ou moins 80 tonnes” d’or du Venezuela pourraient être gelées à la Banque d’Angleterre. Cette décision fait suite au rapport de l’agence de presse américaine, Bloomberg selon lequel la Banque d’Angleterre a refusé de retirer les réserves d’or du Venezuela, d’une valeur de 1,2 milliard de dollars, à la demande de Maduro.
La Russie, la Chine, l’Iran, Cuba, la Bolivie, la Turquie et plusieurs autres pays ont ensuite soutenu Maduro en tant que seul président légitime du Venezuela.
Source: Avec Press Tv