Le 2 août, les Etats-Unis sortiront officiellement du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF), ouvrant de ce fait la voie à une nouvelle course aux armements dirigée contre la Russie, mais plus encore contre la Chine. «Le traité INF nous a été utile, mais il ne fonctionne que si les deux parties le respectent», a estimé devant les élus du Sénat Mark Esper, nommé récemment à la tête du Pentagone. «Les Etats-Unis vont respecter le traité et toutes leurs obligations jusqu’au 2 août, après quoi nous ferons ce qui est dans notre intérêt», a-t-il ajouté.
Après six mois d’attente, la procédure de retrait de l’accord, lancée par Donald Trump en février dernier, arrive à son terme et débouchera donc sur la fin du traité bilatéral ratifié en 1988. En réponse, le président russe Vladimir Poutine avait lui aussi signé, le 3 juillet dernier, une loi portant sur la suspension de la participation à l’accord de son pays. L’INF avait pour but d’interdire l’usage d’une série de missiles d’une portée de 500 à 5 500 kilomètres.
Si les Européens ont exprimé leurs inquiétudes à propos d’une nouvelle course aux armements, l’OTAN, qui cherche à faire porter le chapeau de la mort de l’accord à la Russie, a de son côté approuvé officiellement la position américaine. Les Etats-Unis semblent de leur côté se féliciter de cet état de fait, comme le prouvent les déclarations faites par Ash Carter, ancien ministre américain de la Défense, lors d’une conférence tenue le mois dernier au centre d’études Council on Foreign Relations. «D’un point de vue militaire, et non politique, ce n’est pas si mal que ça […] On pourrait faire bon usage de ce que nous appelons une frappe conventionnelle rapide», avait-il affirmé.
En réalité, la fin du traité devrait surtout permettre au Pentagone de moderniser son arsenal militaire afin de contrer la montée en puissance de la Chine. «La majeure partie de l’arsenal chinois est composé de missiles à portée intermédiaire et nous devons nous assurer que nous avons les mêmes capacités si par malheur nous devions entrer en conflit avec eux un jour», avait rappelé Mark Esper devant le Sénat.
Les Etats-Unis, s’ils ont assuré ne pas vouloir déployer de nouveaux missiles nucléaires en Europe, n’ont formulé aucune promesse quant au potentiel déploiement d’armes conventionnelles. Enfin, l’avenir du traité START de réduction des arsenaux nucléaires stratégiques, qui arrive à échéance en février 2021, est également en question. Vladimir Poutine a affirmé le 29 juin que Moscou et Washington avaient «entamé des consultations» sur sa prolongation.
Source: RT