Ansarullah étonne encore : peu après avoir frappé à coup de drones le méga site pétrolier al-Chiba dans l’est saoudien, à une distance de 1 200 de la capitale Sanaa, et au mépris des batteries de missiles antimissiles saoudien Patriot, la Résistance yéménite vient d’abattre un drone MQ-9 de fabrication US.
C’est un appareil dont certains prototypes sont équipés de 3 000 micro-capteurs à fibre optique avec un plafond de plus de 15 000 mètres et une autonomie de 36 heures. Son interception constitue donc un franc succès pour les forces yéménites (armée + Ansarullah) dont la puissance de feu fait de gigantesque bond en avant.
Le drone américain a dû avoir été intercepté par des moyens radars puis abattu par des missiles yéménites dont le plus récent, tiré il y a deux jours à Maarib, Nakal, a pulvérisé une base de militaires saoudiens et de leurs mercenaires qui s’apprêtaient à partir sur le front. Le MQ-9 américain a été abattu dans la province de Dhamar, ville située dans le sud-ouest du pays.
Fars News évoque une intense activité de la DCA yéménite qui a réussi à abattre, dans la nuit de mardi à mercredi 21 août, le drone de la coalition saoudienne: « Le missile qui a détruit le drone américain a été de fabrication locale. Nous n’en avons pas dévoilé le nom, et c’est ce que nous ferons dans les prochains jours», s’est félicité le porte-parole des forces armées yéménites, le général de brigade, Yehya Sarii.
Le porte-parole des forces armées yéménites a d’ailleurs été bien clair: « Les militaires saoudiens et les mercenaires à leur solde devraient reconsidérer leur stratégie en ce qui concerne la violation de l’espace aérien yéménite ».
Ce n’est pas la première fois qu’Ansarullah abat un drone américain mais c’est une première mise en garde du général Sarii concernant l’intégrité du ciel yéménite qui devrait être respectée par la coalition.
Le 6 juin dernier, la DCA yéménite a abattu un drone américain de type MQ-9 qui survolait le district d’al-Durayhimi de la province de Hodeïda dans l’ouest du Yémen.
Que la Résistance yéménite soit parvenue à abattre un nouveau MQ-9 dans une région située à 300 kilomètres de Hodeïda, cela prouve tout bonnement l’acquisition par les forces yéménites de nouvelles capacités en matière de défense anti-aérienne.
Cette nouvelle évolution intervient alors que le mardi 20 août, la désormais chancelante ‘coalition d’agression’ s’est acharnée à 15 reprises sur la capitale Sanaa, folle de rage après les récentes victoires militaires d’Ansarullah.
‘Coup d’Etat émirati au sud’
Plus au sud à Aden, les ministres du président démissionnaire Hadi ont très clairement accusé mardi les Emirats d’avoir fait un coup d’Etat avec l’objectif de les chasser du sud yéménite.
Les ministres de Hadi ont appelé les Emirats à cesser de soutenir le conseil de transition du sud qui, chose étrange, vient d’envoyer des émissaires à Riyad.
La délégation en question est arrivée mardi à Djeddah pour s’entretenir avec les Saoudiens, provoquant l’ire et l’indignation des pro-Hadi qui crient à la trahison saoudienne à leur encontre. La délégation est arrivée en Arabie à l’invitation officielle du ministre saoudien des Affaires Etrangères.
Plus d’une semaine après avoir pris la ville d’Aden, les forces séparatistes, appuyés par les Emirats ont poussé leur avantage dans le sud du Yémen en s’assurant le contrôle mardi de deux QG des forces du gouvernement démissionnaire pro-saoudien dans la province d’Abyane, selon des responsables des deux côtés.
Al-Houthi réagit aux propos de Griffiths
L’ouverture d’un nouveau front dans cette guerre complexe et dévastatrice a incité l’émissaire de l’ONU au Yémen, Martin Griffiths, à avertir que le pays pourrait éclater à moins qu’un accord de paix ne soit rapidement conclu. « La fragmentation du Yémen devient une menace plus forte et plus pressante » a mis en garde le diplomate britannique.
Réagissant à M.Griffiths, le membre du Conseil politique suprême, Mohammed Ali al-Houthi, lui a appelé à chercher une nouvelle table de négociations. Et d’ajouter : « l’émissaire onusien sait très bien que les mercenaires (pro-émiratis ou pro-saoudien) n’ont aucun pouvoir. Toutes discussions menées avec les mercenaires , sans l’aval des pays de l’agression (coalition saoudo-émiratie) ne verra pas le jour ».
« Le régime saoudien faibe cherche une protection étrangère »
Dans ce contexte, le porte-parole d’Ansarullah, Mohammad Abdel Salam, a fait état de la faiblesse du régime saoudien qui cherche une protection de l’étranger.
« Vous avez annoncé le début de votre agression contre le Yémen (mars 2015) depuis Washington sous prétexte de « soutenir la légitimité » (du gouvernement démissionnaire) et actuellement vous êtes à la recherche de la protection de vos frontières. Il vaut mieux arrêter votre agression contre le Yémen pour obtenir la sécurité perdue », a écrit sur twitter M.Abdel Salam.
Et d’ajouter : « La poursuite de l’agression contre le Yémen n’apportera aucune sécurité aux agresseurs et exposera leurs entités fragiles à des menaces très graves ».
Par ailleurs, sur le plan humanitaire le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, Mark Lowcock, a qualifié, de catastrophique, la situation au Yémen.
« 75 % de la population, soit 22 millions de personnes, ont besoin d’une aide, dont 8,4 millions ont une carence alimentaire sévère et ils dépendent d’un apport en nourriture d’urgence », a-t-il déploré.
Sources: PressTV + AlMasirah + AlQuds al-Arabi + AFP