L’ancien président libanais, Émile Lahoud, a révélé les véritables raisons pour lesquelles il faut à tout prix garder l’armement du Hezbollah au Liban. Analysant la conjoncture actuelle au Liban, il a jugé que « sans l’arme du Hezbollah, le Liban plongerait dans le chaos ». Selon lui, les Américains ont tout fait pour affaiblir l’armée libanaise.
Lors d’un entretien accordé à la chaine de télévision russe RT par M. Emile Lahoud qui a été aussi chef d’état-major de l’armée libanaise avant son investiture présidentielle, il a révélé qu’Israël planifie pour affaiblir la capacité défensive de son pays.
« Pourquoi la Résistance a été mise sur pied ? Parce que personne ne livre rien à notre armée. J’ai été commandant en chef de l’armée pendant neuf ans. Ni les États-Unis ni d’autres pays ne nous ont rien donné pour combattre Israël », a-t-il expliqué en réponse à une question sur les tentatives américano-israéliennes de désarmer le Hezbollah.
Et M. Lahoud d’ajouter : « Ils ont livré à l’armée libanaise des chars ayant servi pendant une vingtaine d’années en Jordanie. Ils nous ont envoyé de vieux chars anglais. Ils nous les ont vendus bien entendu et ils ont obtenu de l’argent en contrepartie… Ils nous ont vendu des armes que nous ne pouvions pas utiliser contre notre ennemi ».
Ce sont les Etats-Unis et la Grande Bretagne qui s’accaparent le financement et l’entrainement de l’armée libanaise depuis la fin de la guerre civile au Liban.
Expliquant les raison pour lesquelles il faut soutenir la Résistance, M. Lahoud a indiqué qu’Israël veut une armée faible au Liban.
« Le régime de Tel-Aviv cherche à priver le Hezbollah de ses armes. Bien sûr, nous ne devrions pas perdre ces armes … Sans ces armes, le Liban aurait été maintenant dans une situation bien pire que l’Irak et d’autres pays, et il aurait plongé dans l’obscurité», a poursuivi l’ex-président libanais qui s’est vanté d’avoir toujours soutenu, depuis les années 1990, l’arme de la Résistance, comme un élément de dissuasion face à l’agression israélienne.
S’agissant des sanctions imposées par les États-Unis au Liban sous prétexte de faire face à la Résistance, il a précisé : « Quand Israël n’a pas réussi à nous vaincre militairement, il recourt aux pressions économiques ». Le mercredi 27 novembre dernier, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a appelé au désarmement du Hezbollah. Une décision prise sur fond de pressions américaines interventionnistes dans les affaires internes libanaises qui vont dans le même sens et veulent exclure le Hezbollah de la vie politique libanaise. En exploitant le mouvement de contestation qui se poursuit au Liban depuis le 17 octobre, et la crise politique et économique.