Le ministre yéménite de la Défense à Sanaa, le général Mohammad Nasser al-Atefi, a menacé d’attaquer l’entité sioniste lors d’un discours, citée dimanche 8 décembre, par la chaine yéménite AlMasirah.
Le général al-Atefi a évoqué la perspective d’une frappe anti-israélienne des forces de la Résistance yéménite, en indiquant que le Yémen dispose d’une banque de données et de cibles maritimes et terrestres israéliennes.
« Le temps de notre vengeance est proche pour Israël qui participe depuis cinq ans dans le massacre des Yéménites. Nous n’hésiterons pas un instant à frapper Israël, quand la décision sera prise », a dit le général qui a évoqué les capacités des unités navales yéménites, « apte à devenir une force navale d’envergure dans le sud de la mer Rouge voire dans toute la région ».
Le général Nasser al-Atefi a confirmé à Al-Masirah que la puissance militaire de son pays possède des aspects encore non-dévoilées: « Notre industrie militaire est même en avance par rapport aux pays qui ont commencé voici 20 ans à fabriquer des armements. Nos forces militaires ont réuni les préparatifs d’une offensive stratégique globale, apte à paralyser le potentiel militaire de l’ennemi ».
Et de poursuivre: « C’est le Yémen qui est en posture offensive. C’est nous qui possédons l’initiative, pas le camp d’en face. En ce qui concerne les Émiratis, les forces yéménites s’estiment toujours liées par leur engagement. Au moindre complot émirati, nos forces réagiront avec force et autorité. Si le blocus et l’agression se poursuivent, nous ne resterons pas les bras croisés. Que Riyad saisisse aujourd’hui l’occasion, demain sera trop tard. »
Plus loin dans ses propos, le ministre de la Défense est revenu sur la destruction de 4 drones de fabrication chinoise et américaine de l’armée saoudienne ces sept derniers jours : « Nos capacités militaires font diablement peur aux ennemis. Dans pas si longtemps, nous fermerons le ciel yéménite aux avions agresseurs. D’ici les jours à venir nous dévoilerons l’arme avec quoi nous avons abattu les drones ennemis. »
Pas d’arraisonnement de bateau transportant de missiles
D’autre part, Mohammed-Ali al-Houthi, un dirigeant d’Ansarullah, a démenti l’information diffusée par les États-Unis selon laquelle ils auraient arraisonné un bateau transportant des pièces de missiles.
« Les vrais terroristes sont les États-Unis qui ont imposé un blocus cruel au peuple yéménite comme au peuple irakien et qui les tuent », a-t-il poursuivi.
Le nombre de soldats soudanais en baisse
Par ailleurs, le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok a annoncé dimanche 8 décembre une réduction du nombre de soldats soudanais engagés au Yémen dans la coalition commandée par l’Arabie saoudite depuis 2015.
« Nos troupes au Yémen au début étaient au nombre de 15.000 et maintenant elles sont descendues à 5.000 », a dit M. Hamdok qui s’exprimait à sa descente d’avion à Khartoum à la suite d’une visite de six jours aux Etats-Unis.
Cette déclaration de M. Hamdok est une première, les autorités soudanaises n’ayant jamais auparavant évoqué publiquement de chiffres concernant le nombre de soldats soudanais présents au Yémen en guerre.
« Nous pensons que la solution au Yémen est politique », a ajouté M. Hamdok, qui a pris ses fonctions en septembre dans un gouvernement de transition à la suite de la destitution le 11 avril du président Omar el-Béchir.
Par la suite, les pertes soudanaises au cours des combats avaient suscité des appels au retour des troupes, alors que des images de soldats soudanais morts ou blessés circulaient sur les réseaux sociaux.
L’Arabie saoudite a formé le 26 mars 2015 une coalition avec la participation des Émirats arabes unies, de Bahreïn, du Koweït, du Soudan et de l’Égypte contre le Yémen. Ils lui ont imposé un blocus maritime, aérien et terrestre dans le but de ramener au pouvoir le président démissionnaire yéménite, Abed Rabo Mansour Hadi.
Les alliés de l’Arabie saoudite se sont progressivement retirés de cette coalition arabe après avoir constaté que cette guerre est sans résultat.
Jusqu’à présent, l’offensive militaire n’a fait que des centaines de milliers de morts et de blessés parmi les Yéménites et déplacé des millions de personnes. Cette offensive a détruit les infrastructures. Elle a provoqué la famine et donc des maladies contagieuses dans le pays.
Dans son agression contre le Yémen, l’Arabie saoudite bénéficie d’un soutien financier, militaire, politique, sécuritaire et du renseignement direct et indirect des États-Unis et du régime israélien.
Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a récemment annoncé que plus d’un million de cas de choléra ont été signalés au Yémen depuis 2018.
Sources : PressTV + AFP