Invoquant l’assassinat du général Soleimani par les forces américaines, la Russie et la Chine se sont opposées à l’adoption d’une déclaration du Conseil de sécurité des Nations unies censée condamner l’attaque de l’ambassade états-unienne à Bagdad.
La déclaration américaine sur l’Irak déposée au Conseil de sécurité de l’Onu ne tenait pas compte du contexte qui a changé, a déclaré l’ambassadeur russe à l’Onu Vassili Nebenzia, expliquant ainsi le refus de la Russie de valider le document.
Les États-Unis ont reproché lundi 6 janvier à Moscou et à Pékin leur silence après l’attaque de l’ambassade américaine perpétrée il y a près d’une semaine à Bagdad. Selon la délégation américaine à l’Onu, 27 des 193 membres des Nations unies ont dénoncé l’événement.
Niant ces accusations, les représentants permanents russe et chinois ont dit condamner toute attaque de locaux diplomatiques.
«Par principe, nous condamnons fermement toute attaque contre n’importe quelle ambassade partout dans le monde», a souligné Vassili Nebenzia devant des médias. «La déclaration était presque prête et nous avions donné notre accord aux États-Unis. Quand le raid aérien du 3 janvier est survenu (…), ne pas en tenir compte dans le contexte était impossible», a-t-il expliqué, en indiquant qu’il aurait fallu aussi parler dans le texte d’intégrité territoriale et de souveraineté.
C’était «une frappe illégitime du point de vue de toutes les normes internationales», a déclaré le diplomate en commentant la démarche américaine.
Pékin rejette les accusations américaines
«La Chine n’accepte pas les accusations américaines», a aussi réagi l’ambassadeur chinois, Zhang Jun. «La Chine soutient fermement la protection des missions étrangères en accord avec le droit international. L’action militaire unilatérale américaine a conduit à des changements radicaux dans la situation régionale» alors que toute action du Conseil de sécurité «doit refléter les derniers développements afin de prévenir toute escalade», a-t-il dit.
Selon des diplomates, aucun pays n’a demandé jusqu’à présent de réunion du Conseil de sécurité de l’Onu sur ces derniers évènements qui ont exacerbé dramatiquement les tensions au Moyen-Orient.
Ils ont été déclenchés par un énième raid meurtrier revendiqué par les USA contre des positions du Hachd al-Chaabi à la frontière avec la Syrie, tuant 25 de ses combattants. Le Hachd, une coalition de forces armées formées de volontaires a été intégrée à l’armée irakienne par le Premier ministre démisionnaire Adel Abdel Mahdi.
Source: Avec Sputnik