Les passagers tués dans l’accident du Boeing ukrainien abattu par erreur par l’Iran le 8 janvier seraient toujours en vie sans la récente escalade des tensions dans la région, a déploré le Premier ministre canadien Justin Trudeau.
La communauté internationale a été «très, très claire sur la nécessité d’avoir un Iran dénucléarisé» sur le plan militaire mais aussi de «gérer les tensions dans la région qui sont également provoquées par les actions des États-Unis», a dit M. Trudeau dans un entretien à la chaîne Global.
«Je crois que s’il n’y avait pas eu de tensions et une escalade récemment dans la région, ces Canadiens seraient en ce moment chez eux avec leurs familles», a ajouté M. Trudeau en se référant aux 57 Canadiens tués dans l’accident.
L’Iran a reconnu samedi avoir abattu «par erreur» le Boeing 737-800 de la compagnie Ukraine International Airlines, peu après le décollage de Téhéran.
La tension entre l’Iran et les États-Unis s’est accélérée le 3 janvier avec l’assassinat par Washington d’un important général iranien, Qassem Soleimani, en Irak, suivie de représailles iraniennes à coups de missiles contre deux bases militaires américaines en Irak le 8 janvier, quelques heures avant que le Boeing soit abattu.
Trudeau a aussi indiqué, cité par l’AFP, qu’il aurait «évidemment» aimé être prévenu à l’avance par Washington de l’attaque au drone ayant mené à l’assassinat du général Soleimani.
Une erreur tragique
Le 11 janvier, l’armée iranienne a reconnu avoir abattu par erreur un avion civil ukrainien. Cela avait causé la mort de 176 personnes, majoritairement des Iraniens et des Canadiens. Parmi les victimes figurent également des Ukrainiens, des Suédois et des Britanniques.
Les Pasdaran ont expliqué qu’au moment du drame, la défense du pays était en état d’alerte de niveau «guerre», par crainte d’une attaque des États-Unis suite aux ripostes iraniennes contre des bases abritant des soldats américains en Irak.
Le lundi 13 janvier, Vadym Prystaïko, chef de la diplomatie ukrainienne, a fait savoir que les ministres des Affaires étrangères des cinq pays dont des citoyens ont péri dans l’incident se réuniraient le 16 janvier, à Londres.
Ces pays se sont déjà parlé à deux reprises par téléphone, notamment pour réfléchir à d’éventuelles compensations financières.
Sources: Sputnik + AFP