Interviewé par Fars News à Bichkek, Farhad Ibrahimov, spécialiste des questions politiques du club de discussion russe Valdaï, estime que les frappes de missiles de l’Iran contre Aïn al-Asad confirment la faiblesse du système de défense antiaérienne des États-Unis.
« Depuis ces attaques, les Américains et leurs alliés régionaux – Israël et l’Arabie saoudite – ont changé de perception. Ils sont dorénavant convaincus que Téhéran ne se limite pas à de simples paroles. Cette action de l’Iran lui a garanti la victoire totale », a indiqué Farhad Ibrahimov.
Les États-Unis ont évité de répliquer aux frappes contre la base aérienne Aïn al-Asad, mais ont annoncé de nouvelles sanctions. Cette décision ne risque pas d’ébranler le gouvernement et le peuple iraniens puisqu’ils subissent tant bien que mal de sévères sanctions économiques depuis 40 ans.
« Les frappes aux missiles de l’Iran ont renforcé la sécurité du pays. Le président Trump en est conscient », a précisé l’expert russe.
Donald Trump n’a pas su éviter d’apparaître va-t-en-guerre malgré ses promesses électorales de 2015-2016 où sa « doctrine » était décrite comme n’étant ni interventionniste, ni isolationniste (il s’est opposé à l’intervention en Irak de 2003, mais a soutenu celle en Afghanistan en 2001, et dit vouloir intensifier la guerre contre Daech) : elle est à la fois impulsive et transactionnelle, fondée sur la négociation et l’obsession d’obtenir de « better deals » aussi bien avec les alliés que les rivaux des États-Unis.
« Trump est confronté à de nombreux problèmes internes et contrairement à ce qu’il pensait, les républicains ne l’ont pas soutenu. Pour l’heure, il mise sur un développement des relations avec l’Iran et se dit prêt à repenser à un nouvel accord sur le nucléaire. Mais cela paraît impossible maintenant », a noté Ibrahimov.
Les frappes de représailles de l’Iran étaient un message adressé non seulement aux États-Unis, mais au monde entier, à savoir que l’Iran est prêt à défendre ses citoyens.
« L’assassinat de Qassem Soleimani était l’idée du secrétaire d’État américain Mike Pompeo. Malheureusement, il a été soutenu par le président Trump qui le regrette maintenant… En vue de réduire les échanges commerciaux avec les autres pays du monde, il a décidé d’imposer à l’Iran de nouvelles sanctions politico-économiques. L’Iran devra donc se préparer à un nouveau round de pression et de résistance », a ajouté Ibrahimov.
Source: PressTV