Inquiète des dernières évolutions survenues en Libye, l’Algérie a procédé à des manœuvres à munitions réelles engageant des unités blindées et aériennes ainsi que des drones, à la frontière avec la Libye, indique un communiqué de la Défense nationale (MDN), cité par l’agence russe Sputnik.
Avant ces exercices, Alger avait condamné la décision d’Ankara d’intervenir militairement pour assister le gouvernement d’union nationale dirigé par Fayez Sarraj,et menacé par l’offensive lancée par le maréchal Khalifa Haftar.
Selon le gouvernement algérien, le problème ne pouvait avoir qu’une solution «exclusivement inter-libyenne » et qu’elle n’acceptait « la présence d’aucune force étrangère » dans le pays.
Baptisées Borkan 2020, les manoeuvres ont été exécutées « par les unités organiques de la 41e Brigade blindée, appuyées par des unités aériennes », de l’Armée nationale populaire (ANP).
Elles ont eu lieu « au niveau du polygone de tirs et de manœuvres du secteur opérationnel nord-est d’In Amenas », en 4e région militaire à Ouargla, dans le sud-est de l’Algérie.
Toujours selon Sputnik, c’est dans cette région où se trouve le complexe gazier de Tigentourine, qu’une attaque terroriste a été perpétrée, en janvier 2013, par un groupe venu de Libye.
Depuis, l’armée algérienne a renforcé le dispositif sécuritaire à la frontière avec ce pays. Déployant plusieurs unités de combat et augmenté le niveau de surveillance en s’appuyant sur des moyens aéroportés et des drones.
Durant les manœuvres en cours, indique MDN, les drones qui ont participé aux exercices ont découvert, lors d’une opération de reconnaissance, « un groupe ennemi qui tentait de s’infiltrer dans une infrastructure énergétique ».
« Ces drones ont procédé au bombardement de ce groupe, tandis qu’un détachement des troupes spéciales a été débarqué par des hélicoptères, dans l’objectif de boucler et de détruire ledit groupe », explique le MDN.
Depuis la chute du pouvoir de Mouammar Kadhafi en 2011, les flux de circulation d’armes de guerre dans toute la région du Sahel ont augmenté d’une manière inquiétante. Des saisies d’armes et de munitions dans le sud de l’Algérie, notamment près des frontières avec la Libye, le Niger et le Mali, sont régulièrement annoncées par le MDN.