Le président iranien Hassan Rohani a affirmé jeudi 16 janvier que l' »enrichissement quotidien » d’uranium par son pays était « supérieur » aujourd’hui à ce qu’il était avant la conclusion de l’accord international sur le nucléaire iranien de 2015.
« Aujourd’hui, nous n’avons aucune restriction dans le domaine de l’énergie nucléaire », a-t-il dit dans un discours à Téhéran.
« Notre enrichissement quotidien (d’uranium) est supérieur à ce qu’il était avant (…) l’accord », a-t-il ajouté.
Selon l’AFP, cette remarque semble être adressée aux ultraconservateurs iraniens qui dénoncent sa politique nucléaire comme un échec total, d’autant qu’il s’était impliqué dans l’accord nucléaire conclu en 2015 avec les 5+1 des membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu en plus de l’Allemagne .
L’accord de Vienne menace de voler en éclats depuis que le président américain Donald Trump l’a quitté unilatéralement en 2018 avant de rétablir contre Téhéran des sanctions économiques punitives, que Washington ne cesse de durcir depuis lors.
Rohani a aussi expliqué les raisons pour lesquelles l’Iran ne s’est pas retiré de l’accord nucléaire, directement après le retrait américain.
« Le dossier nucléaire aurait été directement transféré au Conseil de sécurité… Aujourd’hui, toute le monde condamne Trump pour son retrait de l’accord », a-t-il ajouté.
Selon lui les choses se compliquent dès lors l’autre partenaire n’est pas digne de confiance et ses positions sont imprévisibles.
« Trump a causé des problèmes à tout le monde et non seulement à nous», a expliqué M. Rohani.
Et de conclure sur ce dossier : « Nous n’avons plus aucune restriction devant notre projet nucléaire ».
En riposte au retrait américain, et à la position des Européens qui ont été incapables de mettre à exécution leur engagement de remédier aux sanctions américaines, via le système Instex, la République islamique d’Iran (RII) s’est affranchie depuis mai de bon nombre de points clés de ce pacte limitant drastiquement ses activités nucléaires.
Le 5 janvier, elle a annoncé qu’elle s’est affranchi de toute limite sur le nombre des centrifugeuses qu’elle s’autorise à faire tourner pour enrichir l’uranium, affirmant que c’était la « dernière étape » de son plan de réduction des engagements qu’elle avait pris à Vienne.
Avant cette date, l’Iran avait annoncé qu’il enrichissait l’uranium à hauteur de 5%, très loin du seuil requis pour la fabrication d’une bombe atomique (plus de 90%). Avant l’accord de Vienne, l’Iran enrichissait à 20% l’uranium.
L’Iran produit ainsi de l’uranium enrichi à un taux supérieur au seuil de 3,67% fixé par l’accord, et ne respecte plus la limite de 300 kilos imposée à ses stocks d’uranium enrichi.
Selon l’AFP, une source proche de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a indiqué à l’AFP qu’en date du 10 janvier, « il n’y avait pas de changement notable dans l’activité nucléaire de l’Iran » depuis le 5 janvier.
Sources: AFP; Fars News