L’OTAN ne soutiendra pas militairement la Turquie si celle-ci lance une opération militaire dans le nord de la Syrie, a déclaré une source diplomatique citée par TASS ce lundi 17 février.
« Les pays de l’OTAN ne soutiendront pas l’invocation de l’article 5 suite à la mort des troupes turques à Idlib début février », a souligné la source en ajoutant que l’OTAN n’envisage pas la possibilité de fournir une assistance militaire à la Turquie en cas d’opération militaire dans la région.
Le diplomate a déclaré que la mort des troupes turques à Idlib était une tragédie, mais qu’elle avait eu lieu lors d’une opération militaire unilatérale sur le sol étranger, qui va au-delà de l’article 5 du traité fondateur de l’OTAN. Il a ajouté que le fait était également clair pour la Turquie, raison pour laquelle Ankara n’avait pas tenté d’engager des consultations avec l’OTAN sur la question.
Quant à la possibilité d’une opération militaire turque visant à stopper l’avancée des forces gouvernementales syriennes à Idlib et à aider des groupes armés illégaux à garder le contrôle de certaines parties de la province, la source a noté qu’en tant que membre de l’OTAN, la Turquie avait le soutien politique des autres États membres, mais il n’était pas prévu de fournir à Ankara une assistance militaire.
Le diplomate a souligné que tous les membres de l’OTAN ne partageaient pas les objectifs de la Turquie en Syrie et en Libye, et la question de la fourniture d’un soutien militaire à la Turquie n’avait pas été soulevée lors d’une réunion des ministres de la défense de l’OTAN les 12 et 13 février.
La situation dans la province syrienne d’Idlib s’est aggravée après que les forces militaires russes et turques aient à nouveau tenté d’assurer un cessez-le-feu. En réponse, les terroristes ont multiplié les attaques, tuant des experts militaires russes et turcs. L’armée syrienne a pris des mesures contre les extrémistes, s’emparant de la ville de Saraqib le 5 février. Le 7 février, le journal turc Milliyet a rapporté que trois des 12 points d’observation turcs étaient situés dans des zones contrôlées par Damas.
C’est dans ce contexte que le ministre turc des Affaires étrangères a déclaré, dimanche 16 février, qu’il avait réitéré la nécessité de l’instauration d’un cessez-le-feu permanent à Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, lors de sa rencontre avec son homologue russe à Munich. Le ministre turc a également fait savoir que les délégations turque et russe se réuniront lundi à Moscou pour discuter de la dernière situation à Idlib où Ankara vient tout juste d’envoyer un convoi militaire comprenant 150 chars et un obusier automoteur afin d’y renforcer sa présence militaire.
« J’ai rencontré Sergeï Lavrov et lui ai dit que l’agression à Idlib devait cesser », a déclaré Mevlut Cavusoglu aux journalistes à l’issue de la 56ème conférence de Munich sur la sécurité en ajoutant : « Un cessez-le-feu permanent devrait être instauré ».
« Beaucoup de travail nous attend, nous continuons à coopérer activement sur ces questions avec la Russie », a-t-il déclaré dans une interview publiée par le quotidien russe Izvestia ce lundi 17 février.
Ankara et Moscou continuent de coopérer pour parvenir à un accord sur un cessez-le-feu durable pour les parties en conflit à Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, mais la question ne doit pas être autorisée à nuire aux relations russo-turques, toujours selon le ministre turc des Affaires étrangères.
« Vous apprendrez la réponse finale lundi, après la réunion de nos délégations à Moscou. Nous ne devons pas laisser le problème syrien affecter notre coopération et nos relations », a-t-il lancé.
Lors de la réunion ministérielle de Munich, Cavusoglu a également souligné la nécessité d’un cessez-le-feu permanent en Libye en affirmant : « La Turquie a contribué de manière significative aux efforts internationaux pour le cessez-le-feu, tandis que les forces armées illégitimes fidèles à Khalifa Haftar continuaient de violer ».
« Un mécanisme international de surveillance devrait être mis en place sous les auspices de l’ONU », a-t-il ajouté.
Les puissances mondiales et les acteurs régionaux ont lancé dimanche un comité international chargé de superviser les engagements pris en faveur d’un embargo sur les armes et d’un cessez-le-feu en Libye.
Source: Press TV