Alors que Recep Tayyip Erdogan a constaté que Washington avait assoupli sa position sur l’achat par Ankara de quatre batteries de missiles sol-air russes, l’adjoint du chef du Pentagone a réitéré: pas de Patriot tant que les S-400 russes sont en Turquie.
L’attitude des États-Unis concernant l’achat par la Turquie de systèmes de défense antiaérienne russes S-400 s’est assouplie, a déclaré mardi 10 mars Recep Tayyip Erdogan aux journalistes turcs dans l’avion qui le ramenait de sa visite à Bruxelles, rapporte le journal turc Sabah.
«La position des Américains sur les S-400 s’est notablement assouplie. Ils nous disent seulement: « Donnez-nous votre parole que les S-400 ne seront pas mis en service »», a affirmé le Président turc.
Washington persiste et signe
Néanmoins, l’adjoint du chef du Pentagone chargé des Affaires publiques, Jonathan Hoffman, a prévenu plus tard dans le journée de mardi que la Turquie ne recevrait pas les Patriot qu’elle demandait tant qu’elle ne renverrait pas les S-400 en Russie.
«La position du ministre [américain de la Défense, Mark Esper, ndlr] a été et reste explicite pratiquement depuis le moment de son entrée en fonction [en été 2019, ndlr]. Elle se résume comme suit: la Turquie ne recevra pas de batteries Patriot tant qu’elle ne rendra pas les S-400 [à la Russie, ndlr]», a rappelé M.Hoffman lors d’un point presse.
La discussion concernant une éventuelle livraison de Patriot à la Turquie a donc repris, sur fond d’aggravation de la situation dans le gouvernorat syrien d’Idlib où des affrontements se sont produits entre militaires turcs et syriens.
Huit Pantsir abattus
Le Président turc a fait une autre déclaration dans l’avion, notamment sur la destruction de huit systèmes de défense aérienne Pantsir S1 (SA-22) de fabrication russe au service de l’armée syrienne.
«Il y a à présent à Idlib des Pantsir. Nous en avons détruit huit à l’aide de nos drones. Ce sont d’importants systèmes DCA qui coûtent très cher», a-t-il annoncé, toujours selon le journal Sabah.
Cette affirmation a été considérée comme «plus qu’une exagération» au ministère russe de la Défense.
Accord de Moscou
Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan se sont entretenus le 5 mars à Moscou, sur fond d’une nouvelle escalade des tensions dans le gouvernorat syrien d’Idlib. La rencontre a débouché sur un document conjoint dans lequel les parties ont confirmé leur attachement au format dit d’Astana et ont annoncé l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu à partir du 6 mars.
En outre, ce document prévoit la création d’un couloir de sécurité autour de la route qui relie Alep au gouvernorat côtier de Lattaquié (M4), dans le nord de la Syrie, ainsi que la présence sur le terrain de forces turques supplémentaires sur concertation avec la Russie.
À Idlib, les tensions persistent
Des terroristes du groupe Hayat Tahrir al-Cham (anciennement connu sous le nom de Front al-Nosra) ont lancé le 27 février une offensive contre les forces gouvernementales syriennes. Celles-ci ont répliqué par des frappes, tuant 36 militaires turcs, selon Ankara. La Défense russe a indiqué que ces soldats se trouvaient parmi les terroristes.
Source: Sputnik