La décision du président irakien Barhom Saleh de nommer Adnan al-Zarfi comme Premier ministre ne fait certes pas l’unanimité. Elle est même violemment décriée par les plus importantes factions politiques de ce pays.
Quatre blocs parlementaires irakiens l’ont condamnée assurant qu’ils feront le maximum pour la faire avorter : la coalition al-Fatah, la coalition de l’Etat de Droit, et les deux blocs parlementaires Contrat national et Voie nationale, précise le site en ligne de la télévision libanaise al-Mayadeen Tv. Ils forment un poids de taille au sein du Parlement.
A l’issue d’une réunion dans la maison de l’ancien Premier ministre Nouri al-Maliki , il ont accusé le président irakien d’avoir enfreint aux contexte constitutionnel et aux normes en refusant de désigner, pour une raison injustifiée, le candidat du plus important bloc parlementaire . Celui du Fatah en l’occurrence.
« Nous aurons recours à tous les moyens pour faire stopper cette retombée qui menace la paix civile et démantèle le tissus social », ont-ils assuré dans un communiqué.
Secrétaire général du mouvement de Fidélité irakienne, qui dispose du plus petit bloc parlementaire, al-Nasr, auquel appartient l’ex-Premier ministre Haidar al-Abadi (un pro-américain) et ancien préfet de la province de Najaf, Al-Zarfi a été désigné le mardi 17 juin par Saleh.
Il est surtout connu pour ses accointances avec Washington, d’être « l’homme des Etats-Unis en Irak ».
En 1991, lors de la révolte populaire contre l’ex-dictateur Saddam Hussein, il avait fui le camp de Goreib dans lequel il devait purger une perpétuité, vers le camp Rafhaa, en Arabie saoudite. Puis il s’est rendu aux Etats-Unis.
Il est revenu en Irak avec l’invasion américaine en 2003.
Selon certaines sources, il était alors le traducteur de Paul Bremer, l’administrateur de l’Irak entre 2003 et 2006 et qui a instauré les fondements du pouvoir actuel en Irak.
Désigné comme préfet de la province de Najaf en 2005, Zarfi s’est attelé à recruter des Irakiens pour former plusieurs réseaux qui travaillent pour le compte des Etats-Unis. Tous y passaient : des coiffeurs aux religieux. Par la suite, il a parrainé et financé la création d’organisations non gouvernementales ayant des buts similaires. Entre 2006 et 2009, il a été nommé comme vice-assistant pour les questions des renseignements au sein du ministère de l’intérieur.
Il avait été désigné auparavant, en 2004, comme membre dans l’équipe de reconstruction de l’Irak, formée par Bremer, et dont le système établi a conduit à la corruption endémique qui depuis ravage ce pays.
Entre autre, il a fondé les coopérations dont le projet « Najaf, capitale de la culture », auquel d’innombrables familles ont été ralliées et qui s’est avéré être une grande arnaque financière.
Certains groupes qui ont fait part au mouvement de contestation qui avait éclaté en Irak en octobre 2019, et qui s’étaient fait remarquer par leur violence, lui vouent une grande admiration. Ils ont applaudi sa nomination. Zarafi est accusé par le courant sadriste de les attiser.
Il prône un discours démagogique pour aguicher l’opinion publique irakienne, toutes communautés confondues : mettant l’accent sur l’indépendance de l’Irak et l’élimination des différences inter communautaires. Faisant oublier ses affinités pro américaines. Il attise surtout le sentiment de rivalité avec les peuples voisins de l’Irak, en prônant le principe de la priorité du peuple irakien par rapport aux autres peuples de la région, de jouir d’une vie prospère, compte tenu de ses richesses en hydrocarbures.
Curieusement, on retrouve ce genre de slogan, « Les Irakiens d’abord », « les Libanais d’abord », chez les personnalités ou les groupes soutenus par les USA au Moyen-Orient. Il devrait déclencher un désolidarisation entre les peuples de la région en vue d’un ralliement pour le compte des Etats-Unis. Surtout dans le camp qui leur résiste .
Sources : Médias irakiens.
Source: Divers