Les autorités turques ont clairement fait connaître leur intention de coopérer avec la nouvelle administration américaine, sans toutefois oublier d’identifier leurs priorités stratégiques dans cette collaboration.
La Turquie s’attend à ce que le futur gouvernement américain cesse de fournir des armes aux milices kurdes (YPG, Unités de protection du peuple, branche armée du Parti de l’union démocratique, PYD) qui opèrent dans le nord de la Syrie, a déclaré le premier ministre turc, Binali Yildirim.
« Les États-Unis ne devraient pas permettre que le partenariat stratégique (avec la Turquie) puisse être occulté par une organisation terroriste », a déclaré le chef du gouvernement turc dans un discours prononcé devant des parlementaire du Parti de la justice et du développement (AKP) et cité par Reuters.
M. Yildirim a ajouté que les autorités turques n’allaient pas mettre la responsabilité pour le transfert d’armes aux milices kurdes sur le dos de l’administration de Donald Trump, jugeant que l’administration de Barack Obama en était responsable.
Ankara voit d’un mauvais œil les livraisons d’armes américaines aux forces kurdes qui luttent contre l’État islamique en Syrie, jugeant que les milices YPG sont la prolongation syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan que l’armée turque combat dans le sud de la Turquie. M. Yildirim a également fourni certaines informations importantes concernant la situation interne en Turquie. Il a notamment annoncé que cette semaine le parlement turc voterait pour ou contre la prolongation de l’état d’urgence instauré dans ce pays suite à la tentative de coup d’État perpétrée le 15 juillet dernier.
Au lendemain de la tentative de coup d’État échouée, dont Ankara accuse l’ex-prédicateur Fethullah Gülen d’être à l’origine, les autorités ont lancé une purge inédite afin de débarrasser l’appareil d’État de toute influence des partisans de Gülen. Dans le cadre de cette purge, plusieurs milliers de militaires, policiers, enseignants et fonctionnaires ont été arrêtés ou limogés pour des liens présumés avec la confrérie de l’ex-prédicateur.
Qu’est-ce que la Turquie attend de Donald Trump?
Ankara attend que le président américain élu Donald Trump extrade le prédicateur islamique Fethullah Gülen avait déclaré , il y a un mois, le vice-premier ministre turc Numan Kurtulmus.
Selon Kurtulmus, le plus important pour la Turquie n’est pas la personnalité du nouveau président américain, mais la stratégie qu’il va appliquer dans les relations turco-américaines.
« En particulier, nous espérons que la nouvelle administration accélèrera le processus d’extradition de Gülen en Turquie et que Washington renoncera à la coopération avec le PYD (Parti de l’union démocratique kurde en Syrie, ndlr) et commencera à agir au Proche-Orient en coopération étroite avec la Turquie, qui est son allié stratégique au sein de l’Otan », a affirmé M. Kurtulmus.
Source: Avec Sputnik