6 détenus libanais croupissent dans les prisons aux Emirat arabes unis et risquent la mort vu les mauvaises conditions de leur détention.
Condamnés pour «collaboration avec le Hezbollah» et pour avoir soi-disant formé « une cellule du Hezbollah » dans cet émirat, leur condamnation varie entre 10 ans de prison et la perpétuité.
Ayant contacté leur parents et proches au Liban depuis deux jours, rapporte le journal libanais al-Akhbar, ils ont déploré la dégradation de leur conditions en prison, où aucune mesure n’a été prise par les autorités pénitentiaires alors que des cas de coronavirus y ont été déclarés. Une situation qui a été déplorée par l’ONG Human Rights Watch.
Leur affaire remonte à 2015, lorsque trois résidents libanais, Ali Hassan Al-Mabdar, Abdallah Hani Abdallah et Ahmad Ali Makkaoui ont été condamnés à la prison à vie.
A cette époque, des dizaines de familles libanaises résidants et travaillant dans cet émirat ont été expropriés de leurs biens et expulsés. Originaires des régions du sud du Liban, ils ont été accusés de collaboration avec le Hezbollah. De retour au pays, ils ont révélé avoir été fait l’objet de pressions énormes et de menaces pour les amener à espionner le Hezbollah et à collecter des informations sur lui.
En 2018, il a eu une deuxième vague d’arrestations qui a visé 8 libanais, dont 7 travaillaient pour la compagnie aérienne émiratie. Les autorités émiraties ont trouvé chez eux des catalogues sur l’aviation et les avions et les a accusés de surveiller l’aéroport pour collecter des informations en vue de préparer des kidnappings d’avions. Dans leur plaidoirie, ils ont assuré détenir ces documents dans le cadre de leur travail.
Cinq d’entre eux ont été libérés en 2019, deux ont été condamnés à 10 ans de prison et le huitième à perpétuité.
Lors de leur interrogatoire, et après les avoir torturés, on leur a fait signer, les yeux bandés, des aveux comme quoi ils étaient des espions du Hezbollah et voulaient former une cellule du Hezbollah, assurent leur parents et proches.
La diabolisation du Hezbollah aux EAU a été entamée au moment où cet émirat a emprunté la voie de la normalisation avec l’entité sioniste.
Ces derniers voudraient que les autorités libanaises prennent en charge leur affaire pour obtenir leur libération. D’autant que des cas similaires ont été signalés aux EAU. Comme celui du britannique Matthew Hedges condamné pour espionnage et qui a obtenu une amnistie en 2019. Ou aussi le cas de 400 détenus pakistanais qui ont été rapatriés le mois passé.
Assurant que leurs efforts n’ont abouti à rien, les proches de ces détenus voudraient surtout une action concertée entre la présidence de la république, le Premier ministre, le ministère des AE et la Sécurité générale pour faire pression sur Abu Dhabi et obtenir leur amnistie.
Ils déploré le comportement de l’ambassadeur du Liban aux EAU, Fouad Dandan qui a interdit à l’un des fonctionnaires de l’ambassade de percevoir les sommes d’argent qu’ils envoyaient à leurs fils en détention.
« Aujourd’hui, la situation est exceptionnelle avec la propagation de la pandémie du coronavirus où les moyens de prévention sont interdits, d’autant que les détenus sont innocents et leurs dossiers sont vides. Il faut agir », ont-ils réclamé pour al-Akhbar.