Après les accrochages et les affrontements militaires qui opposaient leurs mercenaires depuis novembre 2019, la coalition saoudo-émirati a mis en place un plan de partage de pouvoir qui garantit ses intérêts dans le sud du Yémen.
Les séparatistes du sud du Yémen, des miliciens pro-émiratis ont annoncé, mercredi 29 juillet, renoncer à leur autonomie et se sont dit prêts à mettre en oeuvre l’accord de Ryad.
Le Conseil de transition du sud (STC) « annonce qu’il renonce à sa déclaration d’autonomie » afin de permettre la mise en place de l’accord de Ryad, a écrit sur Twitter le porte-parole du STC, Nizar Haitham.
L’Arabie saoudite a confirmé avoir proposé un plan pour « accélérer » la mise en oeuvre de l’accord de Ryad de 2019, a rapporté l’agence de presse officielle saoudienne SPA.
Les efforts de l’Arabie saoudite « ont conduit le gouvernement (démissionnaire) yéménite et le Conseil de transition du sud à accepter le mécanisme proposé pour mettre en oeuvre l’accord de Ryad », s’est félicité le vice-ministre saoudien de la Défense, le prince Khaled ben Salmane, sur Twitter.
Le plan prévoit que le Premier ministre yéménite forme un nouveau gouvernement d’ici 30 jours, ainsi que la nomination d’un nouveau gouverneur à Aden (sud) où sont basés les séparatistes.
« Une fois (le plan) mis en oeuvre, le gouvernement devrait commencer son travail à Aden et superviser l’achèvement de la mise en oeuvre de l’accord de Ryad », a indiqué l’agence SPA, citée par l’AFP.
L’accord dit « de Ryad » a été signé en novembre 2019 et prévoit un partage du pouvoir dans le sud du Yémen entre le gouvernement pro-saoudien et les séparatistes pro-émiratis. Mais ses dispositions n’ont quasiment pas été mises en place et ont vite été caduques.
Fin juin, la coalition militaire menée par Ryad au Yémen avait déployé des observateurs saoudiens pour surveiller un cessez-le-feu décrété entre les forces pro-saoudiennes, qu’elle soutient, et les combattants séparatistes, après des accrochages dans le Sud.
Cette guerre entre alliés a rendu encore plus complexe la guerre lancée par cette coalition, depuis mars 2015, contre les forces yéménites à Sanaa. Cette guerre a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué, selon l’ONU, la pire crise humanitaire en cours dans le monde au Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique.