Après la tragédie de Karbalâ’, les soldats de Yazîd emmenèrent les femmes et les enfants à Kûfâ, captifs, enchaînés, les faisant passer dans les rues de la ville, devant les habitants en pleurs, jusqu’à les faire entrer au palais où les attendait ‘Obeydullah Ibn Ziyâd, le gouverneur de la ville qui avait ordonné le massacre.
La tête de l’Imam Hussein(p) fut déposée devant lui. (1)
Malgré cette funèbre situation, sayyida Zeynab(p) et l’Imam as-Sajjâd(p) donnèrent une superbe leçon de foi et de dogme à tous les gens présents qu’‘Obeydullah avait laissé entrer.
On fit entrer les femmes qui avaient accompagné al-Hussein (p) et les enfants. Ibn Ziyâd remarqua une femme qui prenait place à l’avant du cortège, et demanda qui elle était. On lui répondit que c’était Zeynab (p), la fille de ‘Alî fils d’Abû Tâleb (p).
Il l’appela et lui dit : «Louange à Dieu qui vous a mis à découvert et a démenti votre histoire.»
Sayyida Zeynab (p) répliqua : « Merci à Dieu qui nous a honorés par son Prophète (s) et qui a éloigné de nous la souillure. Il ne met à découvert que le corrompu et ne confronte que le débauché. Et ce n’est pas nous. »
‘Obeydullah Ibn Ziyâd lui dit alors : « Comment vois-tu ce que Dieu a fait de ton frère et des membres de sa famille ? »
Sayyida Zeynab (p) de lui répliquer : « Je ne le vois pas autrement que joli ! Pour ces gens-là, Dieu leur a prescrit le combat alors ils ont combattu (en combat singulier) et ils ont été tués. Dieu te réunira avec eux. Tu seras alors confronté à eux et pris à partie. Tu verras alors pour qui sera la victoire. Que Ta mère te perde, ô Ibn Marjâna.»
[Summum du témoignage de foi, de soumission à Dieu, de satisfaction dans la Satisfaction divine (vue comme la grande victoire) et de confiance en la Miséricorde, la Justice et la Bonté divines. Il ne sort de Dieu (qu’Il soit Exalté) que le Beau et il ne sort d’Ahl al-Beit (p) que la Louange et la Célébration de Dieu. C’était aussi pour elle (p) une occasion d’offrir à Dieu ce qui lui était le plus cher, Dieu l’ayant appelée à stationner à Sa Porte.]Surpris de trouver un jeune homme parmi les femmes et les enfants, ‘Obeydullah demanda : « Qui est-il ? ».
On lui répondit qu’il s’agissait de ‘Alî fils de Hussein(p).
Il dit alors : « Dieu n’a-t-Il pas déjà tué ‘Alî fils de Hussein(p) ? »
‘Alî fils de Hussein(p) lui répondit : « J’avais un frère, ‘Alî, fils de Hussein(p), et des gens l’ont tué. »
[Il était nécessaire pour l’Imam as-Sajjâd(p) de mettre en évidence la responsabilité des hommes pour leurs actes accomplis en ce monde, pour lesquels ils seront jugés et qui déterminent leur demeure éternelle, et de restituer la Volonté divine.]‘Obeydullah de répliquer avec véhémence : « Non ! Dieu l’a tué ! »
‘Alî fils de Hussein(p) de lui répondre : « {Dieu accueille les âmes au moment de leur mort et celles qui ne sont pas mortes durant leur sommeil.}» (42/39 az-Zumar)
‘Obeydullah cria, en colère : « Tu as l’audace de me répondre ! Emmenez-le et frappez-le à la nuque ! » (C’est-à-dire tuez-le).
Mais, devant la détermination de l’Imam as-Sajjâd(p) et de s. Zeynab(p), Ibn Ziyâd, blême, recula et ordonna qu’on les emmenât dans une maison à côté de la plus grande mosquée, avant de les envoyer à Shâm.
(1) cf. Le martyre de l’Imam al-Hussein(p), Ed. B.A.A.
Source: Lumières spirituelles