Un militaire d’origine tibétaine engagé au sein des forces spéciales indiennes a été tué dans un accrochage avec l’armée chinoise à la frontière contestée entre les deux pays dans l’Himalaya, a annoncé mardi 2 septembre une représentante du Parlement tibétain en exil.
Ce décès est le premier annoncé après deux incidents en 48 heures dans la région du Ladakh, après des affrontements meurtriers à la mi-juin.
Inde et Chine se sont mutuellement accusées d’avoir franchi samedi soir, puis lundi, la Ligne de contrôle effectif (« Lign of Actual Control », LAC), frontière de facto qui n’est pas clairement démarquée.
Aucun des deux pays n’a fait état de victimes ces derniers jours, mais Namghyal Dolkar Lhagyari, une membre du Parlement tibétain en exil, a affirmé à l’AFP qu’un soldat d’origine tibétaine était « mort en martyr dans l’affrontement » de samedi soir.
Elle a ajouté qu’un autre membre des Forces frontalières spéciales avait été blessé.
Le fait que la frontière ne soit pas clairement démarquée peut conduire soldats chinois et indiens à des rencontres lors desquelles chacun pense que l’autre viole la ligne.
Des troupes des deux nations les plus peuplées du monde se sont affrontées le 15 juin lors d’un corps-à-corps d’une extrême violence dans une vallée disputée du Ladakh, première confrontation meurtrière entre leurs armées en 45 ans.
Le choc a fait 20 morts côté indien, et un nombre inconnu de victimes dans les rangs chinois. Le décès des soldats indiens a suscité une vague d’indignation en Inde et provoqué une poussée de fièvre antichinoise, mettant le gouvernement nationaliste hindou sous pression.
New Delhi et Pékin se sont renvoyés la responsabilité de ces affrontements.
Les armées des deux pays ont envoyé depuis juin des dizaines de milliers de soldats en renforts dans la région.
L’armée indienne a accusé lundi la Chine de « mouvements militaires provocateurs pour changer le statu quo » samedi à la frontière.
L’Armée populaire de libération (APL) chinoise a accusé de son côté l’Inde d’avoir « gravement violé la souveraineté territoriale de la Chine » avec ses opérations lundi et demandé le retrait des troupes indiennes.
Mardi, le ministère indien des Affaires étrangères a affirmé que la Chine avait provoqué le dernier incident « alors même que sur le terrain, des officiers des deux camps nouaient des discussions pour désamorcer la situation ».
Des médias indiens ont rapporté, sur la foi de sources militaires, que les forces chinoises cherchaient à occuper des sommets traditionnellement revendiqués par l’Inde autour de Pangong Tso, un lac à 4.200 mètres d’altitude.
Source: Avec AFP