L’auteur présumé de l’attentat meurtrier qui a causé la mort de trois personnes dans la basilique Notre-Dame de l’Assomption à Nice, dans la matinée du jeudi 29 octobre, n’était pas classé comme extrémiste, ni par les autorités tunisiennes ni françaises.
Selon le porte-parole judiciaire tunisien Mohsen al-Dali, le suspect dans l’attaque de Nice en France est Ibrahim al-Ouaïssaoui. Né en 1999, il n’était pas classé comme extrémiste avant de quitter la Tunisie, a-t-il souligné. Il a toutefois signalé qu’il avait été arrêté en 2016 pour violence et recours à une arme létale.
Une source sécuritaire tunisienne a pour sa part précisé qu’il est originaire du village Sidi Omar à Bouhajlat dans le Qirouan mais qu’il vivait à Sfax avec sa famille.
« La police s’est rendue auprès de sa famille pour enquêter sur lui », a-t-elle ajoutée.
Reuters a justement rencontré et interrogé des membres de sa famille à Sfax. Ils étaient sous le choc d’apprendre la nouvelle du crime qu’il a commis, d’autant qu’il les avait contactés par Vidéo Messenger, en face de l’église, quelques heures auparavant.
« Mon frère est quelqu’un d’aimable, qui n’a jamais été extrémiste. Il respectait tous les gens et admettait leurs différences », a dit son frère Yassine.
Les voisins du présumé assassin ont eux aussi exprimé une opinion favorable sur Ibrahim, rapporte Reuters.
Du côté des autorités françaises non plus Ouaïssaoui « n’était pas classé extrémiste», a déclaré une source de la police française, citée par l’agence Reuters.
L’assaillant a été identifié par un document de la Croix-Rouge italienne. Selon les premières investigations, il est arrivé en Europe par l’île italienne de Lampedusa le 20 septembre, avant de débarquer sur le continent à Bari le 9 octobre. Il est arrivé le matin même de l’assassinat à Nice.
Citant une source judiciaire, l’AFP a en outre révélé qu’un homme de 47 ans, soupçonné d’avoir été en contact avec l’assaillant a été placé en garde à vue jeudi soir. Il l’aurait contacté la veille des faits, ont indiqué la source judiciaire et une source proche du dossier, confirmant une information du quotidien Nice-Matin. La source proche du dossier a toutefois appelé à la prudence quant à la nature de leurs échanges.
L’assaillant est entré jeudi à 08H29 dans la basilique, où il a égorgé une femme de 60 ans et le sacristain âgé de 55 ans. Une mère de famille brésilienne de 44 ans et résidant en France, touchée à plusieurs reprises, est décédée dans un restaurant à proximité où elle s’était réfugiée.
Alertée par un témoin, une équipe de la police municipale est intervenue et a fait feu plusieurs fois sur l’assaillant qui « s’était avancé vers eux de manière menaçante en criant +Allah Akbar+ », a relaté le procureur antiterroriste Jean-François Ricard lors d’un point presse jeudi soir.
Grièvement blessé, il a été conduit à l’hôpital où il a été opéré. « Son pronostic vital reste actuellement engagé », a précisé M. Ricard jeudi soir.
Dans la basilique, les enquêteurs ont trouvé l’arme du crime, un couteau avec une lame de 17 cm, selon M. Ricard.
Un sac d’effets personnels, un coran et deux téléphones, ainsi que deux couteaux non utilisés ont également été découverts.
Source: Divers