Alors que Joe Biden célèbre sa victoire à la présidentielle américaine, pour certains alliés des États-Unis au Moyen-Orient la défaite de Donald Trump est une véritable douche froide, un obstacle aux ambitions hégémoniques des monarchies du Golfe, indique Middle East Eye.
Si sous l’administration Trump les États-Unis et les monarchies du Golfe ont noué des liens chaleureux, l’arrivée de Joe Biden au Bureau ovale pourrait inaugurer une nouvelle ère dans la politique extérieure américaine, moins tendre à leur égard, prédit le site d’information Middle East Eye.
Même si aucune rupture dans la politique de Washington dans la région n’est attendue, avec Biden le monde devient plus incertain, plus instable pour les monarchies, notamment pour l’Arabie daoudite, estime l’auteur de l’article.
De Trump le «sauveur» à Biden l’«hostile»
Lors de sa campagne, Joe Biden a promis de «réévaluer» les relations avec l’Arabie saoudite et de «s’assurer que l’Amérique ne renie pas ses valeurs pour vendre des armes ou acheter du pétrole». D’après le média londonien, le prince héritier Mohammed ben Salmane doit «craindre» le nouveau locataire de la Maison-Blanche.
Joe Biden aurait tout intérêt à encourager les nombreux ennemis de Mohammed ben Salmane au sein de la famille royale à s’avancer pour empêcher le prince trop ambitieux de devenir roi.
Comme le rapporte Middle East Eye, à l’époque, Joe Biden aurait «réservé ses paroles les plus fermes» sur l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, alors qu’une experte de l’Onu et la CIA avaient conclu à l’implication du prince ben Salmane. Un prince ayant perdu un Trump «protecteur», qui aurait «sauvé sa peau», faisant désormais face à un Président «hostile» en la personne de Joe Biden.
L’Iran et la Turquie à ne pas ignorer
Le prince héritier ben Salmane entretenait une relation étroite avec Donald Trump en raison notamment de leur hostilité commune envers l’Iran. Ainsi, les ambitions de l’Arabie saoudite pourraient être revues à la baisse, car Biden entend rétablir l’accord nucléaire de 2015 conclu avec Téhéran, fait remarquer Middle East Eye.
Même si certaines sanctions se poursuivent, la politique consistant à exercer une «pression maximale» sur l’Iran sera abandonnée, est-il ajouté.
Et si Joe Biden lève partiellement les sanctions contre l’Iran, alors il aura besoin de la Turquie comme contrepoids dans la région, rappelle le média. Avant de résumer qu’en effet, le pays est devenu un acteur incontournable de la Syrie à l’Irak en passant par la Libye.
Source: Sputnik