Nouvelles mauvaises prévisions israéliennes au cas d’une guerre sur le front nord de la Palestine occupée: «la prochaine guerre au nord sera destructrice et dure ». C’est la conclusion d’une étude effectuée par l’Institut des recherches sur la sécurité nationale (The Institute for National Security Studies), présentée dans le cadre d’un document de recherche qui a examiné les défis qu’Israël aurait à affronter dans la prochaine guerre au nord.
Elle prévoit une confrontation directe avec l’Axe de la résistance, qui a réussi selon elle, à réaliser « la continuité territoriale de Téhéran à Beyrouth, laquelle garantit l’édification de capacités diverses pour attaquer Israël avec une large panoplie de missiles et de drones, ainsi que par des groupuscules capables de s’infiltrer en Palestine occupée pour s’emparer des colonies et des positions vitales ».
Est également évoquée la thèse d’une attaque soudaine à l’improviste, sans préparation préalable du système de défense israélien. Un scénario qui pourrait «affecter et entraver la capacité de l’armée israélienne à opérer dans une riposte offensive immédiate, à convoquer les forces de défense aérienne, et à mobiliser les forces de réserve», selon l’étude.
L’autre facteur inquiétant porte selon l’étude sur « la situation préoccupante de la société israélienne, telle qu’elle est apparue lors de la crise de Corona, à la lumière du manque de sens d’un destin commun, d’unité de but, de solidarité et de volonté de porter les fardeaux ».
« Ce qui soulève une grande inquiétude quant aux résultats de la guerre », selon le directeur du centre, Udi Dekel. Cette étude a été publiée sur fond d’une crise politique aiguë en Israël, alors que de nombreuses estimations prévoient un quatrième scrutin législatif en mois de deux ans.
« L’armée de l’air israélienne n’est plus le facteur déterminant »
Interrogé par la télévision d’informations libanaise al-Mayadeen Tv sur la teneur de ce rapport, l’expert libanais dans les questions militaires et sécuritaires, le général Mohamad Abbas a dit : « Israël n’est pas prêt pour une guerre sur le front nord. Toutes les parlottes sur l’éventualité du déclenchement d’une guerre s’inscrivent dans le cadre de sa campagne d’intimidation »
Selon lui, l’armée de terre israélienne n’est pas prête pour une bataille terrestre face à la résistance et à Gaza. Tant que « l’armée de l’air israélienne n’est plus le facteur décisif et déterminant dans les batailles », a-t-il souligné.
Estimant que seule une mauvaise estimation des résultats d’une éventuelle guerre pourrait rendre possible son déclenchement par Israël, il s’est toutefois arrêté sur « les conflits internes israéliens, les divisions et les crises sociales qui ravagent Israël et font obstruction aux décisions de guerre ».
« La décision de la guerre à Washington »
Selon l’ex-député palestinien dans la Knesset israélienne, et le président de l’Institut Emile Touma pour les études palestiniennes et israéliennes, Issam Makhoul, « la décision d’une guerre stratégique dans la région est prise à Washington ».
« Les circonstances actuelles n’encouragent pas Israël à prendre l’initiative d’une guerre », a-t-il souligné.
Selon lui, l’idée de l’incapacité d’Israël à vaincre sur le font nord est incrustée dans l’inconscient des Israéliens.
« Il y a une réelle inquiétude israélienne de la continuité territoriale de l’axe de la résistance depuis l’Iran en passant par l’Irak et la Syrie et jusqu’au Liban », a-t-il ajouté.
Évaluant le rapport du centre de recherche israélien, M. Makhoul estime qu’il a exposé « les dangers qu’Israël n’a pas pu empêcher », face à la préservation de la résistance de sa force de dissuasion qui constitue « un exploit historique dans tous les critères », selon ses termes.
« Pousser Washington à frapper l’Iran »
Quant au professeur palestinien en Sciences politique à l’Université al-Oumma de Gaza, Houssam al-Dajni qui s’est lui aussi penché sur l’étude israélienne, il estime que son élément crucial est qu’elle évoque « une participation de tous les fronts dans une prochaine guerre ».
Interrogé sur le timing de sa publication, « il se peut que ce soit pour pousser Washington à réaliser une frappe contre l’Iran », a-t-il notifié.
M. al-Dajni a conclu pour al-Mayadeen Tv « qu’Israël ne permettra pas que l’équilibre des forces soit perturbé, raison pour laquelle elle ne restera pas les bras croisés ».
Source: Médias