Plusieurs responsables iraniens ont affiché ces dernières 24 heures la position de leur pays hostile à la participation des Etats-Unis aux négociations de paix d’Astana pour le règlement du conflit en Syrie qui débutent le lundi prochain.
« Le fruit de la victoire du gouvernement syrien »
« Ces négociations d’Astana sont le fruit de la victoire du gouvernement syrien et des alliés de la Syrie. Il ne faut surtout pas permettre aux parrains des terroristes et a ceux qui les ont équipés et qui ont été vaincus sur le champ de bataille d’entrer par la porte politique, pour achever les choses à leur profit», a expliqué Ali Akbar Welayati, l’ancien chef de la diplomatie iranienne ce mercredi, lors de sa rencontre avec M. Imad Khamis, le Premier ministre syrien en visite à Téhéran.
Selon Welayati qui préside le centre des études stratégiques au sein du Conseil de discernement de l’intérêt du régime « les Etats-Unis sont à la tête des parrains des terroristes ».
« Ils insistaient pour renverser le gouvernement syrien légitime et le remplacer par un gouvernement collaborateur mais ils ont été défaits sur le terrain et ils tentent maintenant de rejoindre la conférence d’Astana », a-t-il poursuivi.
M. Welayati dont le pays parraine ces pourparlers avec la Russie et la Turquie s’est aussi inquiété de la participation de l’Arabie saoudite et de Qatar qui ont également joué un rôle important de soutien aux terroristes.
Mardi soir, c’est Zarif qui avait annoncé l’hostilité de son pays à la présence des Etats-Unis dans cette rencontre.
En tant qu’observateur seulement
Ali Shamkhani, coordinateur des actions politiques, sécuritaires et militaires avec la Russie et la Syrie, s’est aussi exprimé ce mercredi sur cette position. Il a enfoncé le clou en affirmant qu’en raison « de l’hostilité de l’Iran à la participation des Etats-Unis aux négociations d’Astana, aucune invitation ne leur a été lancée », a rapporté l’agence officielle Irna.
« Il n’y a aucune raison pour que les Etats-Unis participent à la gestion des initiatives politiques dans la crise syrienne et il est exclu qu’ils aient un rôle dans les négociations d’Astana », a-t-il ajouté, estimant toutefois que « le pays hôte » pouvait les inviter « en tant qu’observateur ».
« En tant que principal soutien au gouvernement légal syrien dans la lutte contre le terrorisme », l’Iran « jouera un rôle actif à la conférence d’Astana », a-t-il dit.
Garder le cadre tripartite
Même son de cloche pour le porte-parole de la diplomatie iranienne, Bahram Ghassemi . « A ce stade, il faut garder le cadre tripartite, tout élargissement peut augmenter les risques d’échecs. Notre politique n’est pas d’ajouter d’autres pays à ce stade », a-t-il précisé à l’AFP .
Il a ajouté qu’il fallait d’abord parvenir à des résultats à Astana et, à partir de « ces premiers pas », envisager éventuellement la présence d’autres pays.
« Les négociations et consultations se poursuivent » avec la Russie et la Turquie pour fixer le niveau de participants aux pourparlers d’Astana, a-t-il dit.
« Ce qui est pour le moment clair c’est que la réunion ne sera pas au niveau ministériel. Ce sera probablement au niveau des vice-ministres », selon lui.
Enfin, il a rejeté toute divergence avec la Russie sur les négociations, notamment la présence des Etats-Unis.
« Nous avons commencé depuis longtemps un travail commun et il y a de fortes convergences (avec la Russie). Il peut y avoir à un stade donné, comme cela a été le cas par le passé, des sensibilités différentes sur certains sujets », toujours surmontées « par des discussions », a assuré M. Ghassemi.
Cette prise de position iranienne intervient alors que la Russie, allié de Téhéran dans le conflit syrien, a souligné qu’il serait « juste » que la nouvelle administration américaine de Donald Trump soit invitée dans la capitale kazakhe.
De même, la Turquie a affirmé à plusieurs reprises que les Etats-Unis étaient invités à participer aux négociations d’Astana.
Mardi, la diplomatie russe a affirmé que les négociations directes à Astana entre émissaires de Damas et rebelles syriens devaient permettre la « consolidation » du cessez-le-feu en Syrie et de tenter de parvenir à un règlement politique du conflit.
Source: Divers