Un journal canadien a déclaré que l’ancien ministre saoudien des renseignements Saad al-Jabiri avait déposé une nouvelle plainte accusant les autorités saoudiennes d’avoir tenté d’attirer sa fille au consulat saoudien à Istanbul, où le dissident saoudien Jamal Khashoggi a été tué.
Le journal canadien Toronto Star a indiqué qu’Al-Jabri avait déclaré dans le texte de sa plainte qu’un des assistants du prince héritier Mohamad ben Salmane avait tenté de faire pression sur le mari de sa fille, Salem Al-Muzaini. Vivant en Arabie saoudite, on lui a sommé de demander à son épouse de faire renouveler son passeport pour revenir depuis sa résidence à Istanbul au royaume saoudien.
Selon le journal, Al Jabiri est allé plus loin cette semaine et a déposé une plainte modifiée devant le tribunal américain du district de Washington DC.
Il avait précédemment affirmé qu’en octobre 2018, MBS avait envoyé une équipe de ressortissants saoudiens au Canada pour le tuer, mais leur mission a été contrecarrée à leur arrivée au Canada.
Dans sa plainte modifiée, rapporte le journal canadien, Al-Jabri a signalé ne plus avoir eu des nouvelles de Salem Al-Muzaini depuis que sa plainte initiale avait été déposée en août 2020.
Il y est aussi question que le prince héritier a tenu une réunion en mai 2020 au cours de laquelle il a ordonné aux agents de lancer une autre mission pour tuer Jabiri, cette fois-ci en se rendant aux États-Unis puis en entrant au Canada par voie terrestre.
La plainte modifiée indique également que les agents de MBS « ont fait de gros efforts pour localiser Al-Jabiri, déterminer ses mouvements et recueillir des informations sur ses dispositions en matière de sécurité physique ».
Elle révèle qu’au cours des derniers mois, il a été confronté à « des menaces répétées et fiables contre sa vie », et que la police a déployé une équipe d’intervention d’urgence à un moment donné, à l’extérieur de son domicile, pour une menace potentielle imminente.
Le mois dernier, David Ignatius a écrit dans un article du journal américain Washington Post disant que si l’administration du président américain Joe Biden cherche à trouver une meilleure voie dans les relations américano-saoudiennes. L’un de ces obstacles est le cas de deux jeunes, des Saoudiens emprisonnés par le prince héritier pour faire pression sur leur père, un ancien haut responsable du renseignement saoudien, Saad al-Jabiri.
Pour forcer al-Jabiri à retourner au royaume depuis la ville canadienne de Toronto, où il vit en exil, les autorités saoudiennes ont arrêté en mars dernier deux de ses fils, Omar et Sara, respectivement âgés de 22 et 20 ans, et les ont emprisonnés.
Khaled, son fils aîné, un cardiologue qui vit avec son père en exil, a déclaré qu’ils étaient utilisés « comme otages politiques » pour obtenir le retour de leur père.
A noter que l’administration Biden s’est engagée le samedi 6 février, à soumettre au Congrès le rapport des services secrets sur le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi à l’ambassade saoudienne d’Istanbul, assassinat qui a été commandité par MBS, selon l’enquête de la CIA. Elle a également appelé Riyad à améliorer son bilan en matière de droits de l’homme, y compris la libération des prisonniers politiques.
Source: Médias