Le commandant des forces spéciales du président démissionnaire contesté Abed Rabbo Mansour Hadi a été tué pendant la bataille qui bat son plein autour de la ville stratégique de Ma’reb,
« Le général Abdel Ghani Chaalane, le commandant des forces spéciales de Hadi, a été tué à Ma’reb », ont rapporté ce vendredi 26 février des sources militaires yéménites pour la télévision d’information libanaise al-Mayadeen Tv. Sans préciser dans quelles conditions.
Une frappe contre une réunion de la Coalition
Le jeudi 25 février, des missiles ont frappé de plein fouet une réunion militaire des commandants et des officiers de la Coalition arabe dirigée par l’Arabie saoudite, dans la troisième zone militaire de Ma’reb à l’est du Yémen.
« La frappe balistique contre la troisième zone militaire de Ma’reb était précise et a fait des tués et des blessés dans les rangs des chefs de la coalition saoudienne », ont précisé ces sources.
Ce jour-même, les forces de Sanaa qui comptent dans leurs rangs des unités de l’armée yéménite et des combattants d’Ansarullah avaient repoussé une tentative d’avancée des forces de Hadi et de la coalition en direction de la région az-Zor à Sarouah Ma’reb, au nord -est du Yémen.
Les forces de Sanaa avaient auparavant pris le contrôle de la région al-Talaat al-Hamra dans le district de Sarouah, à l’ouest du gouvernorat de Ma’reb.
Les forces de Sanaa surplombent la barrage de Ma’reb
Le vendredi 26 février, elles ont pris le contrôle d’un certain nombre de positions sur la montagne al-Balak, qui surplombe le barrage de Ma’reb, ont assuré des sources locales pour al-Mayadeen Tv.
« Il y a eu des tués et des blessés dans les forces d’Abed Rabbo Mansour Hadi, dont un officier, lors d’une offensive des forces de Sanaa à la montage al-Balak à l’ouest de Ma’reb », ont ajouté ces sources.
L’AFP a pour sa part fait état de plus de 60 combattants qui ont été tués le vendredi dans la bataille à Ma’rib au Yémen, qualifiant la journée de « la plus sanglante », depuis la reprise depuis le 8 février de l’assaut des forces de Sanaa, pour conquérir cette province située à 120 km à l’est de la capitale Sanaa, près de champs pétroliers et dernier bastion de Hadi dans le Nord.
Citant des sources du gouvernement contesté de Hadi, L’AFP indique « qu’au moins 27 membres des forces loyalistes ainsi que 34 rebelles ont été tués sur plusieurs fronts de la province ».
L’agence française signale toutefois que le Houthis ne divulguent généralement pas leurs pertes.
Les affrontements les plus intenses ont eu lieu au sud-est du chef-lieu éponyme de la province, selon une source militaire. Les forces pro Hadi, soutenues par l’aviation de la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite, auraient selon elle réussi à repousser les attaques houthies.
Dans le secteur d’Ablah (sud), des « combats acharnés ont fait des morts dans les deux camps », a ajouté la source militaire sans être en mesure de donner un bilan précis. De même sur le front nord d’Al-Kassara, les Houthis ont perdu des hommes, a-t-elle ajouté.
Les forces pro Hadi demandent le soutien des tribus
Selon des sources militaires Hadi, la coalition militaire soutenant depuis 2015 le pouvoir contesté de ce président démissionnaire, a mené en appui aux forces au sol à Ma’rib des raids pour empêcher les forces de Sanaa d’avancer.
Abandonnés par les tribus de cette région qui ont rejoint les rangs de l’armée et d’Ansarullah, ces forces pro Hadi les ont sollicitées de les soutenir, selon des habitants.
Cette région est l’une des rares restées aux mains de ces forces, alors que le nord du pays est largement contrôlé par les Houthis.
A Sanaa, une foule de partisans d’Ansarullah est descendue le vendredi dans la rue pour protester contre le blocus aérien imposé par la coalition.
La GB doit cesser d’armer les avions qui bombadent les Yéménites
La recrudescence des violences à Ma’rib, ainsi que les attaques lancées ces dernières semaines par les rebelles contre le territoire saoudien, sont intervenues dans un contexte jugé apaisant en raison de la nouvelle politique américaine au Yémen de l’administration de Joe Biden, selon l’AFP.
Ce dernier a décidé de mettre fin à son soutien à Ryad dans cette guerre et de retirer les Houthis de la liste des « organisations terroristes » pour ne pas entraver selon lui l’acheminement de l’aide humanitaire dans les territoires qu’ils contrôlent.Jeudi, lors d’un premier entretien téléphonique avec le roi Salmane d’Arabie saoudite, Joe Biden a entre autres évoqué « l’engagement des Etats-Unis à aider l’Arabie saoudite à défendre son territoire face aux attaques de groupes pro-Iran ».
Mais pour Sanaa, les positions de la nouvelle administration américaine n’ont rien changé de l’intensité des frappes saoudiennes sur le terrain. Sachant que Londres a décidé de prendre le relais refusant d’arrêter ses livraisons d’armes à Riyad.
Le vendredi, le membre du Comité suprême politique au Yémen Mohamad Ali Al-Houthi a sommé la Grande Bretagne « de cesser d’armer les avions qui bombardent les fils du peuple yéménite à Ma’reb et sur d’autres fronts ».
« L’Arabie saoudite doit se défendre à l’intérieur de ses frontières et non pas à Ma’reb », a-t-il souligné.
Le chef des renseignements militaires de Sanaa, le général Abdallah al-Hakem a assuré que les forces yéménites ont pris la décision « de trancher la bataille et d’expulser les envahisseurs ».
Source: Médias