Le think tank conservateur américain Heritage Foundation a annoncé le départ de plus de douze employés ces derniers jours, par démission ou licenciement, sur fond de polémique croissante sur le soutien américain à Israël et à des divisions quant à l’orientation et aux alliances idéologiques et politiques de la fondation.
Dans un communiqué, le président du développement de la fondation, Andy Olivastro, a expliqué que ces départs reflètent le rejet par la direction de ce qu’il a qualifié de tentatives de « semer la discorde interne » et de « manque de loyauté ». Il a souligné que la Heritage Foundation encourage le débat et l’échange d’idées, mais que l’engagement et l’adhésion à sa mission demeurent une exigence fondamentale et non négociable.
Cette crise a éclaté suite à une interview réalisée avec Nick Fuentes, en octobre dernier par le journaliste américain Tucker Carlson, ancien présentateur de Fox News. Fuentes se revendique nationaliste chrétien . L’interview portait sur l’opposition des deux hommes au soutien américain à Israël, une position qui contredit l’opinion générale d’une grande partie des conservateurs américains, y compris les soutiens traditionnels de la Heritage Foundation, qui a joué un rôle promordial dans la victoire électorale de Donald Trump et son retour à la Maison-blanche.
Cette apparition médiatique a suscité l’indignation des sympathisants de la Heritage Foundation, certains exigeant que l’administration prenne clairement position contre Carlson et prenne ses distances avec lui, arguant que ses déclarations et ses positions contribuent à alimenter le discours antisémite.
Parallèlement, le président de la fondation, Kevin Roberts, continue d’exprimer son soutien personnel à Carlson, le décrivant publiquement comme un ami proche, tandis que Carlson nie catégoriquement les accusations d’antisémitisme portées contre lui.
Dans une vidéo diffusée le 30 octobre, Roberts a dénoncé une « alliance toxique » visant Carlson en raison de son interview avec Fuentes, qualifiant cette attaque d’injustifiée. Il a également affirmé que les conservateurs américains ne devraient se sentir aucunement tenus de soutenir des gouvernements étrangers, quelles que soient les pressions exercées par ce qu’il a appelé « la classe mondiale ».
Parmi les démissions les plus médiatisées, celle de Josh Blackman, rédacteur en chef du Heritage Guide to the Constitution. Elle a été relayée par la lettre qu’il avait adressée à Roberts, expliquant ainsi sa décision, estimant que les propos de Roberts, « ont alimenté la montée de l’antisémitisme à droite ».
Sur les réseaux sociaux, des observateurs ont spéculé sur d’autres démissions à venir: celles de John Malcom, vice-président de l’Institut pour le gouvernement constitutionnel, de Richard Stern, directeur par intérim de l’Institut Thomas A. Roe d’études de politique économique et de Kevin Dayaratna, directeur du Centre d’analyse des données.
Ces membres démissionnaires qui défendent le maitien de la politique de soutien américain à l’entité sioniste, dont trois de ses principaux dirigeants, seraient embauchés par le groupe de réflexion de l’ancien vice-président Mike Pence, basé à Washington, D.C., Advancing American Freedom.
Source: Médias




