Plusieurs factions irakiennes ont affirmé leur rejet de toute discussion concernant le monopole des armes avant l’obtention de la pleine souveraineté et le retrait de toutes les forces étrangères d’Irak. Elles ont souligné que la position de la Résistance islamique en Irak demeure ferme quant à son refus de rendre les armes et sa détermination à ne pas y renoncer.
Al-Khazali : Tant que l’occupation perdure, les armes de la Résistance sont légitimes
Dans ce contexte, cheikh Qais al-Khazali, secrétaire général d’Asa’ib Ahl al-Haq, a déclaré : « Il n’y a pas de véritable solution ni de sécurité véritable sans le soutien de l’État. »
Il s’est interrogé: « Les armes américaines qui ont tué la fierté des Irakiens, Abou Mahdi al-Muhandis et Qassem Soleimani, sont-elles des armes légitimes ? Les armes qui ont tué nos fils, les combattants des Forces de mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi), qui se trouvaient à la frontière syrienne, sont-elles des armes légitimes ? Les armes qui ont ciblé des infrastructures civiles et un aéroport civil, tuant des civils, sont-elles des armes légitimes ? Les armes turques qui ont envahi nos frontières et établi des bases militaires sur le sol irakien sont-elles des armes légitimes ? »
Al-Khazali a ajouté : « Toutes les lois divines et les résolutions des Nations Unies autorisent tout peuple, s’il est soumis à une occupation, à prendre les armes et à résister à l’occupant. »
Il a rappelé que l’Irak avait subi une occupation américaine manifeste en 2003 et que la résistance avait pris les armes et contraint les forces d’occupation à se retirer.
Il a insisté sur le fait que « les armes utilisées par la résistance en 2003 n’ont pas été dirigées contre les institutions ou les agences de l’État, qu’aucune voiture piégée n’a été utilisée et qu’aucune décapitation n’a été perpétrée. »
Il a expliqué qu’« en 2014, son pays a été soumis à l’occupation de Daech, et que les armes de la résistance ont affronté Daech et libéré le pays ».
Al-Khazali a affirmé que « tant que l’occupation perdure, les armes de la résistance sont légitimes ».
Et de renchérir: « Si vous considérez les forces américaines comme des forces de maintien de la paix, si vous fermez les yeux sur les véritables motivations de l’entité israélienne qui cherche à détruire l’Irak, et si l’administration américaine met en œuvre ce projet, si vous ne reconnaissez pas la légitimité de la résolution parlementaire stipulant le retrait des forces américaines d’Irak, alors le problème vient de vous ».
Il a déclaré : « Nous affirmons notre droit plein et entier de résister à l’occupation américaine par tous les moyens déclarés, et nous rejetons le calendrier imposé par Trump au Premier ministre irakien. Nous adhérons à la résolution parlementaire exigeant le retrait des forces américaines…L’administration américaine souhaite que l’État irakien et son armée restent « otages et à sa merci ».
Il a ajouté que, de l’avis de certains États du Golfe et d’Israël, « tant que cette arme existera, tous les projets visant à diviser l’Irak et à saper le processus politique échoueront ».
Mouvement Al-Nujaba
Pour sa part, le conseiller militaire du Mouvement de résistance Al-Nujaba, Abdel Qader al-Karbalai, a souligné que « le mépris des forces d’occupation américaines pour l’accord de retrait des troupes, leur obstination à rester en Irak malgré toutes les demandes de départ, et leur ingérence flagrante et constante dans les affaires intérieures – notamment le monopole des armes et l’entraînement de milices séparatistes et de groupes terroristes visant à déstabiliser le pays – constituent une violation de la souveraineté irakienne. Il s’agit d’une occupation manifeste qui doit cesser par tous les moyens légitimes de résistance ».
Al-Karbalai a affirmé que « la résistance est un droit légitime pour les peuples dont la souveraineté a été usurpée et les terres occupées. C’est un droit qui tire sa légitimité de la fierté et de la dignité du peuple irakien, qui n’a jamais accepté et n’acceptera jamais l’humiliation et la sujétion. »
Al-Karbalai s’est adressé aux occupants, soulignant que « ceux qui ont adopté la voie du Maître des Martyrs, l’Imam Hussein (que la paix soit sur lui), comme principe directeur, ne seront ni intimidés par votre terrorisme, ni effrayés par l’éclat de vos poignards perfides et injustes que vous brandissez. »
Les Brigades du Hezbollah
De son côté, les brigades du Hezbollah irakien ont annoncé que toute discussion en vue d’un accord avec le gouvernement concernant le monopole des armes « n’aura lieu qu’après le retrait de toutes les forces d’occupation, de l’OTAN et de l’armée turque. »
L’organisation a insisté sur le fait que « quiconque se voit confier des armes pour protéger son peuple, sa terre, sa souveraineté nationale et ses lieux saints, et cherche ensuite à s’en dessaisir sans avoir obtenu la souveraineté et la protection de son peuple et de ses lieux saints, relève de sa propre responsabilité et doit les restituer. »
Et de poursuivre: « Comme l’ont indiqué nos autorités religieuses, la souveraineté, le maintien de la sécurité en Irak et la prévention de toute ingérence étrangère sont des conditions préalables à toute discussion sur le monopole de l’État sur les armes. Nous affirmons que notre position rejoint celle de nos autorités religieuses. Une fois cet objectif atteint, la résistance est un droit et ses armes resteront entre les mains de ses combattants. Toute discussion en vue d’un accord avec le gouvernement n’aura lieu qu’après le retrait de toutes les forces d’occupation, de l’OTAN et de l’armée turque, et après avoir garanti la sécurité de notre peuple et de nos lieux saints face aux menaces posées par les bandes syriennes d’al-Joulani et celles irakiennes des Peshmergas. »



