Les discussions sur le nucléaire iranien ont fait des « progrès » à Vienne malgré la persistance de « désaccords sérieux », ont rapporté samedi des participants, au lendemain du lancement de l’enrichissement d’uranium à 60 % par Téhéran.
Le dialogue entre les représentants de la Chine, de la France, de l’Allemagne, de la Russie, du Royaume-Uni et de l’Iran vise à déterminer quelles sanctions Washington doit lever et quelles mesures Téhéran doit prendre pour revenir au plein respect de l’accord signé en 2015.
« Après d’intenses discussions (…) des progrès ont été réalisés dans une tâche loin d’être facile », a déclaré sur Twitter à la fin de la réunion samedi le représentant de l’Union européenne (UE) Enrique Mora, qui préside les négociations.
L’ambassadeur russe à Vienne Mikhail Ulyanov a lui aussi parlé des «progrès dont les participants ont pris note avec satisfaction » ainsi que de la « détermination » de ces derniers « à poursuivre les négociations, en vue de mener à bien le processus dans les meilleurs délais».
Il affirme que les discussions vont continuer dimanche et la semaine prochaine au niveau technique.
De son côté, l’Iran qui a lancé vendredi sa production d’uranium enrichi à 60 % — son désengagement de l’accord le plus important jusqu’à présent — parle d’un nouvel « objectif final commun », mais évoque toujours des « désaccords sérieux ».
« Il semble qu’il existe désormais un objectif final commun à tous. Le chemin à parcourir est également un peu mieux compris. Bien sûr, ce ne sera pas un chemin facile », a estimé le négociateur Abbas Araghchi.
« Ce n’est pas comme si les désaccords avaient été résolus. Il existe encore de sérieux désaccords qui doivent être réduits lors des futures négociations », a-t-il ajouté dans une vidéo du ministère iranien des Affaires étrangères sur Telegram.
« Nous pensons que les négociations ont atteint un stade où les parties peuvent commencer à travailler sur un texte commun, au moins dans les domaines où il y a un consensus », a-t-il détaillé.
Vendredi, le président américain Joe Biden a déploré l’enrichissement à 60 % par l’Iran, qui n’aide « pas du tout » à sortir de l’impasse, mais il s’est « malgré tout » montré « satisfait de voir que l’Iran continue de participer aux discussions ».
Les États-Unis et l’Iran se parlent à ce stade de manière indirecte, par l’intermédiaire de l’UE.
L’ex-président américain Donald Trump a fait sortir son pays de l’accord en 2018 et rétabli les sanctions américaines, mais Joe Biden a dit vouloir le rejoindre, à condition que la République islamique renoue elle aussi avec les engagements nucléaires dont elle s’est progressivement affranchie.
Source: AFP