Dans un rapport de juillet 2020 de Matthew Page et Jodi Vittori pour le Carnegie Endowment, les deux universitaires occidentaux ont examiné le rôle de Dubaï dans les flux financiers illicites mondiaux.
Le rapport identifie 3 problèmes principaux que l’Occident considère comme étant au centre de l’implication des Émirats dans la corruption mondiale :
La dépendance de l’économie de l’émirat de Dubaï en particulier sur les flux financiers mondiaux illégaux, le crime organisé, le financement des conflits et d’autres activités problématiques, telles que la traite des êtres humains, sachant que Dubaï profite grandement de sa relation avec l’émirat d’Abou Dhabi pour jouer ce rôle.
Dubaï profite largement de la marge qu’elle s’est fixée dans ses relations commerciales. Par exemple, bien que de nombreux pays aient réprimé l’or et les minerais contestés, Dubaï règlemente à peine sa chaîne d’approvisionnement en or et réexporte même cet or à l’échelle internationale, lui donnant un certificat propre. Le rapport américain fait référence à ce qui s’est passé il y a près de deux décennies, lorsque les rentrées de la corruption estimées à plusieurs milliards de dollars ont été transférées d’Afghanistan à Dubaï.
Cette référence illustre plusieurs problèmes de financement illicite et des rapports crédibles mettant en évidence la pollinisation croisée du crime, du terrorisme et de la traite des êtres humains entre l’Afghanistan et Dubaï.
Pour l’avenir, le rapport américain constate que la récession mondiale causée par la pandémie du Covid 19, exacerbée sur le plan régional par la forte baisse des cours du pétrole brut, rendra Dubaï plus dépendante des pratiques commerciales douteuses et des flux financiers illicites.
Les dirigeants des Émirats dépensent beaucoup d’argent pour améliorer leur image médiatique dans le monde. Ces fonds comprennent le parrainage de grandes marques et des campagnes médiatiques indirectes qui servent les intérêts des Émirats arabes unis. Par exemple, malgré l’implication significative des Émirats arabes unis au Yémen, l’image médiatique mondiale de la guerre n’est occupée que par l’Arabie saoudite.
Le rapport américain fournit des chiffres sur les sommes d’argent que les Émirats arabes unis ont versées à des sociétés de relations publiques et à des groupes de pression aux États-Unis, dans le but d’améliorer l’image du pays et de ses dirigeants. Contrairement à la générosité financière des médias, le rapport américain indique que la presse libre, la critique, l’opposition et les partis politiques sont autant de pratiques interdites aux Emirats, qui se targuent de luxe, et que dépenser des sommes colossales vise à rendre obscures des pratiques antidémocratiques et parfois illégales.
Les Émirats arabes unis disposent de services de sécurité actifs au pays et à l’étranger, et ils sont capables de contrôler toute activité suspecte, mais ils ne le font tout simplement pas. La mise en œuvre sélective des lois est une autre question que l’Occident considère lorsqu’il traite avec les Émirats. Pour n’en citer que quelques-uns, les Émirats arabes unis disposent d’un système d’espionnage très sophistiqué, qui leur permet d’intercepter toutes les données via Internet et les téléphones portables, mais ils négligent néanmoins de nombreuses activités illégales, telles que l’audit des flux financiers mondiaux illégaux, qui transitent principalement par Dubaï qui est un paradis pour les réseaux criminels internationaux.
Source: Médias