Le député du Hezbollah dans le Parlement libanais Hassan Fadlallah a déclaré que le premier navire de carburant iranien est sur le point d’arriver assurant qu’il mettra fin à l’embargo imposé par les Etats-Unis au Liban qui traverse une pénurie sans précédent.
« Les portes de l’embargo américain ont commencé à se briser. Alors que les Libanais se préparent à recevoir le diesel iranien, avec l’arrivée très prochaine du premier navire, les portes du blocus américain ont commencé à se briser », a-t-il assuré dans un communiqué qu’il a publié ce samedi 4 septembre.
Après avoir proposé à plusieurs reprises de demander à l’Iran d’aider le Liban dans sa crise, le secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah a annoncé lors de la commémoration de Achoura qu’un premier navire chargé de diesel allai appareiller en direction du Liban. Il a annoncé dans ses interventions ultérieures l’envoi de deux autres navires d’hydrocarbures qui devraient être achetés par des hommes d’affaires libanais.
« Des options s’ouvrent devant le Liban pour atténuer l’impact de sa crise après que l’administration américaine s’est vue obligée de se rétracter en renonçant à ses menaces et pressions maximales face à une résistance libanaise ferme qui n’a pas été intimidée par le langage des menaces, et ne s’est soumise à aucune pression », a insisté M. Fadlallah.
« Cette administration a tenté d’utiliser le siège pour imposer sa volonté aux Libanais, avant de découvrir les répercussions négatives et inverses de ses politiques ratées, et sa collision avec des faits libanais qu’elle n’a pas pris en compte, pour faire face à une nouvelle défaite politique imposée par une équation : Le navire est une terre libanaise », a-t-il poursuivi.
Il faisait allusion a l’avertissement lancé dans le premier discours de sayed Nasrallah contre toute atteinte aux navires iraniens transportant du carburant pour le Liban assurant que chaque navire est un territoire libanais.
A savoir que directement après ce discours, l’ambassadrice des Etats-Unis au Liban Dorothy Shea a annoncé que son pays était d’accord pour que le Liban importe du gaz égyptien et achemine de l’électricité de la Jordanie en passant par la Syrie sachant que cette dernière est soumise elle aussi a un embargo américain suite aux sanctions votées par le Congres américain dans le cadre de l’Acte César.
« La charge de ce navire a été un tir précis car il brisera le siège financier, économique et politique imposé à notre peuple, d’autant plus qu’il atteindra ses bénéficiaires à travers un mécanisme transparent et médiatisé dans lequel il n’y aura pas de place pour les cartels ni pour les contrebandiers, les courtiers en politique ou les associations d’investissement américaines qui exploitent la douleur des gens », a ajouté le député du Hezbollah.
Selon lui, les avantages apportés par le premier navire ne se limitent pas au diesel.
Il explique : « un aperçu rapide montre qu’il emporte également le veto américain imposé à la communication officielle libanaise avec la Syrie, en admettant le renoncement à l’interdiction d’importer de l’électricité et du gaz via la Syrie. Cette communication a été rétablie après une longue réticence, et c’est le veto que nous avons longtemps demandé de contester, car s’y soumettre cause de graves dommages à l’économie et aux intérêts nationaux du Liban ».
Ce samedi a eu lieu la première rencontre officielle depuis 10 ans entre deux délégations ministérielle libanaise et syrienne. La première qui s’est déplacée à Damas a demandé l’autorisation d’importer du gaz égyptien et de l’électricité jordanienne en utilisant le territoire syrien. Elle a obtenu gain de cause.
« Le navire a également entraîné la venue précipitée d’une délégation du Congrès américain à Beyrouth dans une misérable tentative de compenser la déception américaine », a-t-il souligné, commentant la visite au cours de la semaine passée d’une délégation de sénateurs américains venus dissuader les responsables libanais d’importer le carburant iranien.
Le navire iranien « a aussi poussé les Nations Unies à allouer au plus vite une somme de dix millions de dollars pour doter les hôpitaux et les services d’eau en dérivés du pétrole. Il en est de même pour la suspension temporaire de la Banque du Liban de sa décision de lever complètement les subventions aux carburants. Sans compter les autres résultats économiques et politiques qui apparaitront successivement. C’est ainsi que le navire a atteint plusieurs objectifs à l’avantage de tous les Libanais », a aussi énuméré Fadlallah comme avantages de l’envoi de navires iraniens.
Selon lui, l’initiative humanitaire du Hezbollah fait partie des innombrables atouts de force que possède la résistance, pour défendre les droits des Libanais à une vie décente.
« Elle a constitué une surprise inattendue et déroutante pour l’administration américaine et ses représentants au Liban. Elle a révélé le vide de sanctions intimidantes qui ne fonctionnent pas face à une résistance qui est déterminée à empêcher que son peuple ne soit écrasé », estime-t-il
Critiquant les parties libanaises qui se sont impliquées dans la démarche américaine, sans aucun égard pour la souffrance des Libanais et sans tirer les leçons des trahisons américaines pour ses alliés, comme cela s’est produit récemment en Afghanistan, il a conclu en assurant que le Liban se trouve devant une réelle opportunité afin d’investir les atouts de force qu’il possède, en profitant de la position de la résistance pour épargner à l’Etat l’effondrement et le siège dont il fait l’objet. En appelant surtout à la formation d’un gouvernement.