Ce titre résume en quelque sorte la situation dans la province d’Idleb où la guerre d’élimination de la branche d’Al-Qaïda en Syrie bat son plein. Et où la plupart des milices gonflent les rangs des Ahrar al-Sham, son ancien allié indéfectible.

En effet, la plupart des factions qui étaient les alliés du Nosra sont désormais en guerre contre lui: les Brigades Sokour al-Sham , le Front du Levant (Al-Jabhat al-Shamiyyat), et sans oublier le mouvement Ahrar al-Sham, le plus puissant de tous. Ce dernier, par la voix de son responsable général Abou Aammar al-Omar, a décrété la mobilisation générale contre le Nosra dans un enregistrement audio adressé à toutes les milices. Ce mouvement qui avait combattu conjointement avec le front al-Nosra dans la plupart des régions syriennes est désormais la destination de toutes les petites milices défaites par le front al-Nosra.

Mais le seul qui s’est démarqué est le mouvement Noureddine al-Zenki qui n’a rien à envier au Nosra quant aux moyens sanguinaires qu’il utilise. Dans un communiqué, il a rappelé « les défaites essuyées en Afghanistan, en Irak, et en Algérie en raison des combats fratricides ».

Une bataille contre la Rencontre d’Astana

Or, le front al-Nosra ne se laisse pas faire. Avec l’aide de la milice Jound al-Aqsa, la seule milice qui lui est restée fidèle, il attaque sur plusieurs fronts et semble être en position de force.

Ce sont surtout les milices qui ont envoyé des représentants à la rencontre d’Astana qui a eu lieu les 23 et 24 janvier dernier qui sont dans son collimateur. La déclaration finale de cette rencontre parainnée par la Russie, l’Iran et la Turquie instaurait la nécessité de combattre aussi bien Daesh que le Nosra.

Mercredi, ce dernier a délogé les miliciens des Sokour al-Sham de la prison centrale d’Idleb, tuant des dizaines d’entre eux, indique Média de guerre. Il avait accusé ce groupe d’avoir lancé un assaut contre ses QG et tué 6 de ses hommes.

Pourtant, Sokour al-Sham lui vait dépêché des assurances que les factions militaires qui étaient représentées à Astana n’ont pas signé son décret de mort.

Le front al-Nosra a aussi pris le contrôle du quartier général de la milice Bataillon du Levant (Faylak al-Sham) dans la ville de Salkine, dans le nord de la province d’Idleb et enlevé son chef, ont rapporté les comités de coordination des rebelles.

Ces derniers ont aussi accusé la coalition de milices Jaïsh al-Fatah, principalement menée par le Nosra d’avoir enlevé un militant médiatique proche de l’Armée syrienne libre, mais Jaïsh al-Fatah a nié.

La troisième attaque de la milice d’Al-Qaïda en Syrie a visé les sièges et des dépôts de la milice Jaïsh al-Moujahidine qui avait aussi participé à la rencontre d’Astana. Son chef, le lieutenant déserteur Mohammad Bakour Abou Bakr s’est réfugié en Turquie.

Ahrar al-Sham gonfle ses rangs

Cette milice avait perdu ses principaux sièges en janvier 2016. Depuis, ses hommes ont rejoint les rangs des Ahrar al-Sham.

En effet, ce n’est pas la première fois que le front al-Nosra bataille les autres milices dans les deux provinces d’Idleb et d’Alep.

Selon Média de guerre, le front al-Nosra a éliminé la présence d’une dizaine de groupuscules depuis 2014, l’année au cours de laquelle les forces gouvernementales ont été expulsées de la totalité de la province d’Idleb, à l’exception des deux localités Fouaa et Kfarya.

Les plus importantes étaient sans doute le Front des révolutionnaires de Syrie de Jamal Maarouf, le Mouvement Hazem qui est une coalition d’une douzaine de petits groupes de l’ASL, ainsi que Division 30 commandée par un colonel déserteur Nadim Mohammad et dont les hommes ont été directement formés par des officiers américains en Turquie.

La dernière milice éliminée a été la Brigade des révolutionnaires du Levant qui a été victime d’une attaque décisive lancée par le Nosra contre ses positions le 23 janvier dernier. Elle a depuis annoncé avoir rallié les rangs des Ahrar al-Sham.

Ont fait de même les milices Tajamoe Fa-Stakim, Jaïsh al-Islam (secteur Idleb), et Fawj al-Ansar, et Al-Jabhat al-Shamiyyat (qui compte dans ses rangs les anciens du mouvement Hazem)

Source: Divers