Le député du Hezbollah dans le parlement libanais Hassan Fadlallah, a accusé les Etats-Unis de s’immiscer dans l’enquête de l’explosion du port de Beyrouth afin de la politiser et de cacher la vérité, qualifiant cette intervention « d’intimidation ».
« L’intervention américaine vise à empêcher les responsables libanais de sortir l’enquête du cercle de la politisation. La position américaine reflète une partie de l’intervention directe dans les investigations pour les détourner de la bonne voie », a-t-il affirmé qualifiant ceci « de violation de la souveraineté ».
Le deuxième juge d’instruction chargé de l’affaire de l’explosion meurtrière du port du 4 aout 2020, Tarek al-Bitar a été accusé à deux reprises par le numéro un du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah de parti pris et de politisation.
Dans son dernier discours, sayed Nasrallah qui a exposé les lacunes de son modus operandi lui reprochant entre autres de mettre l’accent sur la piste de négligence, et de passer outre de la phase précédente, liée aux conditions de l’acheminement du nitrate d’ammonium jusqu’au Liban et surtout à son stockage dans le port de Beyrouth qui a été autorisée par un décret juridique, alors qu’en principe la cargaison était destinée au Mozambique.
Il lui aussi demandé pour quelle raison les convocations visent certaines personnalités et excluent d’autres qui ont occupé les mêmes fonctions et devraient partager les mêmes responsabilités.
Les soupçons planent sur le juge Bitar de vouloir politiser l’affaire à l’avantage des intérêts américains, d’autant qu’il a été cautionné par le Département d’état américain pour les Affaires étrangères et la Commission des AE du Congrès américain. Alors que les conclusione des investigations menées par les équipes française et britanique tardent à être publiéee.
Selon Hassan Fadlallah, l’ingérence des Américains « vise à maintenir l’enquête au sein de l’exploitation politique destinée à régler des comptes avec la résistance ».
« Son but est d’imposer leurs diktats afin de saper la justice et d’effacer la vérité dans l’intérêt de ce recrutement politique américain, qui cible des groupes de Libanais auxquels l’administration américaine est hostile », a-t-il ajouté.
Enumérant les autres moyens utilisés par l’administration américaine pour de saper ces groupes, y compris l’embargo, les sanctions et la distorsion, il les a liés à l’approche des élections législatives libanaises, prévues en 2022.
« L’administration américaine utilise de nombreux moyens pour ces élections afin d’imposer sa tutelle sur les Libanais », a-t-il conclu.
Le mardi 12 octobre, au lendemain du discours de sayed Nasrallah, le juge Bitar a été suspendu une deuxième fois, en raison d’une nouvelle plainte portée à son encontre par deux ex-ministres qui étaient en fonction lors de l’explosion et qu’il avait accusés de négligence criminelle et d’homicide volontaire : Ali Hassan Khalil, qui était chargé du portefeuille des Finances et Ghazi Zoeiter qui était à la tête du ministère des Travaux publics. Ces deux hommes proches du mouvement Amal dirigé par le président du Parlement Nabih Berri sont actuellement des députés et jouissent de l’immunité parlementaire.
Peu avant d’être informé de la dernière plainte, Tarek Bitar avait émis un mandat d’arrêt contre Ali Hassan Khalil, qui ne s’était pas présenté à son audition.
Le mardi 12 octobre, la séance du conseil des ministres libanais qui s’est déroulée dans le Palais présidentiel à Baabda a été houleuse. Dès lors les ministres du mouvement Amal et ceux du courant Marada ont réclamé la révocation du juge Bitar. Cette question aurait dû être discutée au menu d’une réunion du cabinet ministériel ce mercredi, mais elle a été ajournée.
Source: Divers