L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) souhaite coopérer plus étroitement avec les autorités iraniennes, a déclaré mardi son directeur général, Rafael Grossi, à moins d’une semaine de la reprise des négociations entre la République islamique et les grandes puissances.
« L’agence veut poursuivre et approfondir le dialogue avec le gouvernement d’Iran […]. Nous sommes convenus de poursuivre notre travail conjoint sur la transparence », a déclaré Rafael Grossi lors d’une conférence organisée au lendemain de son arrivée à Téhéran, rapporte l’agence russe Sputnik.
Engagées en avril dernier à Vienne, la capitale autrichienne où fut signé le Plan d’action global commun (PAGC) en 2015, les discussions indirectes destinées à ramener l’Iran et les États-Unis dans le cadre de l’accord sur le nucléaire iranien ont été ajournées en juin après la victoire à l’élection présidentielle iranienne de l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi.
Téhéran, qui a toujours démenti vouloir développer une arme nucléaire, s’est progressivement affranchi des limites fixées par le PAGC, qui encadrait ses activités nucléaires, après le rétablissement des sanctions américaines en 2018 par le président des États-Unis d’alors, Donald Trump.
L’actuel président Joe Biden souhaite relancer l’accord de 2015 mais Washington et Téhéran divergent sur les étapes à mettre en place et sur le calendrier de leur mise en œuvre. Les Iraniens exigent entre autres la supension des sanctions américaines, un engagement que les Américains ne quitteront pas l’accord une fois encore, et la libération des fonds iraniens confisqués dans des banques occidentales.
L’AIEA a détaillé la semaine dernière ce qu’elle reproche à l’Iran, notamment le traitement réservé à ses inspecteurs ou la nécessité de rebrancher les caméras de surveillance qu’elle juge nécessaires à la réactivation de l’accord sur le programme nucléaire iranien.
Des négociations indirectes entre Téhéran et Washington doivent reprendre le 29 novembre à Vienne avec pour ambition de faire revenir chacune des parties prenantes dans les termes de l’accord dont les États-Unis sont sortis il y a trois ans.
Un échec de la voie diplomatique ferait courir un risque de nouvelle détérioration des relations dans la région. Mardi, le Premier ministre israélien Naftali Bennett a d’ailleurs fait savoir qu’il se tenait prêt à durcir encore le ton tout en ajoutant que son pays ne se sentirait pas lié par la conclusion d’un nouvel accord entre les grandes puissances et le pouvoir iranien. L’Iran avait plusieurs fois riposté à ce genre de menaces, par la voix de ses chefs des gardiens de la révolution, qui ont laissé entendre que si les Israéliens déclenchent une guerre, ils ne sauront la terminer.
Selon Sputnik, les Occidentaux exigent notamment des autorités de Téhéran qu’elles justifient la présence de traces d’uranium sur trois sites qui n’ont jamais été déclarés et qu’un accès au site de Tesa de Karaj, qui produit des composants de centrifugeuses dédiées à l’enrichissement d’uranium, soit octroyé à ses inspecteurs.