Le ministre libanais du Travail Moustafa Bayram a révélé que le Hezbollah a désigné un important responsable pour suivre le dossier de la démarcation des frontières maritimes avec la Palestine occupée.
« Il sera assisté par une importante équipe d’ingénieurs et de géographes experts en la matière qui travailleront nuit et jour », a-t-il précisé, lors d’une conférence de presse ce mardi soir. Indiquant n’avoir aucun détail sur l’identité de ce responsable du Hezbollah.
« Il se peut qu’il ait été désigné pour présenter une vision complète au commandement qui l’a désigné. Mais cette affaire relève entièrement de la responsabilité de l’Etat libanais. Elle est dans l’intérêt du Liban et de tous les Libanais », a-t-il ajouté.
Et de poursuivre : « c’est une question sensible. Lorsque le Hezbollah veut parler d’une affaire, il braque la lumière sur elle. Œuvrons ensemble pour une fois afin d’être unanimes et d’avoir une position commune loin des provocations ».
Le dimanche 6 juin, une plateforme de forage de la firme grecque Energean Power a accosté sur le gisement Karish, situé dans une zone frontalière contestée par le Liban, car sur la ligne 29 du dernier tracé des frontières réalisé par l’armée libanaise de concert avec une firme britannique. Elle devrait commencer la production de gaz dans trois mois, a indiqué le Haartez.
Assurant que le Liban se trouve face à « l’échéance d’un défi lié à sa souveraineté d’une grande gravité », il a indiqué que « le médiateur américain et les concernés israéliens ont reçu depuis hier les messages appropriés faisant part que toute violation dans les zones contestées ne restera pas sans riposte ».
« Ceci ne veut pas dire qu’il faut réagir d’une façon impulsive et individuelle. Mais il faut avoir une position unanime », a-t-il insisté.
Et d’expliquer : « une position unanime commence par celle de l’Etat libanais et par un soutien populaire. Mais nous ne permettrons pas aux Israéliens de consacrer des réalités en négociations en un fait accompli. C’est pour cela que les responsables israéliens ont clarifié qu’ils ne se sont pas approchés de la zone contestée ».
Des sources du Hezbollah ont indiqué que la plateforme grecque a évité de jeter l’encre dans la zone contestée, a rapporté le journal libanais al-Akhbar. Sachant toutefois que le gisement qu’elle compter exploiter s’y trouve.
Estimant « qu’il n’est pas permis que les Israéliens exploitent le gaz avant que les Libanais ne le fassent », le ministre libanais s’est interrogé sur les raisons pour lesquelles les compagnies auxquelles a été attribuée l’exploitation des blocs libanais non contestés tardent à entamer leurs travaux.
Selon lui, il existe une position générale de la part de l’opinion publique « qui rejette clairement toute violation israélienne des ressources du Liban, mais il faudrait une position technique unifiée et claire ».
Concernant la visite la semaine prochaine du médiateur américain pour la démarcation des frontières maritimes, Amos Hochstein, M. Bayram a déclaré : « le médiateur américain viendra, mais à la lumière de notre expérience personnelle, nous ne pouvons compter sur lui, car l’intérêt d’Israël est une priorité pour lui. Mais ce qui nous aide, c’est que nous disposons d’un atout de force, d’où l’importance de la pression médiatique pour créer une opinion publique pressante qui diffuse la conscience nationale ». Hochstein devrait venir le dimanche ou le lundi prochain, a précisé dans la journée le chef du Parlement Nabih Berri.
Bayram a révélé avoir appris que lorsque « la ligne 29 a été proposée avec le médiateur américain, les Israéliens se sont retirés de la réunion ».
Il a affirmé « qu’un projet de loi accéléré a été présenté au Parlement afin d’adopter la ligne 29 de démarcation », qui accorde plus de 1400 km2 supplémentaires aux 860 km2 proposés par le tracé de la ligne 23 .
Cette question « sera incluse dans les discussions des blocs parlementaires, et nous verrons qui est pour et qui est contre », a-t-il précisé.
Source: Médias