Téhéran a assuré mercredi qu’il n’y avait « aucun changement » dans sa politique nucléaire, après qu’un responsable iranien a souligné quelques jours plus tôt la capacité technique du pays à fabriquer une bombe atomique.
« En ce qui concerne le sujet des armes de destruction massive, nous avons la fatwa » (décret religieux), du guide suprême l’Ayatollah Sayed Ali Khamenei qui interdit la fabrication de telles armes, a déclaré aux journalistes le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani, rapporte l’AFP.
Cette fatwa est régulièrement citée par les autorités iraniennes comme une garantie des bonnes intentions de Téhéran.
« Il semble qu’il n’y ait eu aucun changement dans l’opinion et la position de la République islamique », a ajouté M. Kanani.
« Les capacités nucléaires de l’Iran sont importantes mais, comme il l’a mentionné à de nombreuses reprises, la technologie nucléaire iranienne est totalement pacifique et fait l’objet d’une surveillance continue de l’Agence internationale de l’énergie atomique ».
Le porte-parole répondait à une question sur les déclarations faites dimanche par Kamal Kharrazi, le président du Conseil stratégique des relations internationales, qui dépend du ministère iranien des Affaires étrangères, confirmant que Téhéran avait « la capacité technique de fabriquer une bombe nucléaire ».
M.Kharrazi avait assuré dans la foulée que l’Iran n’avais toutefois « pas pris la décision d'(en) fabriquer ».
Les pourparlers à Vienne entre l’Iran et les grandes puissances dont Washington, pour relancer l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 –censé garantir la nature pacifique du programme nucléaire iranien en échange de la levée de sanctions asphyxiant son économie– sont au point mort depuis mars.
Fin juin, le Qatar a accueilli à Doha des pourparlers indirects entre l’Iran et les Etats-Unis –qui se sont désengagés de l’accord en 2018– dans le but de remettre le processus de Vienne sur les rails, mais ces discussions ont été interrompues après deux jours sans aucune percée.
Selon M. Kanani, il n’y a « pas de problème fondamental pour un accord, mais la partie américaine doit prendre une décision politique. »
Mardi, le porte-parole du département d’Etat américain, Ned Price, a déclaré : « Nous continuons de croire que la diplomatie est le moyen le plus efficace, le plus durable et le plus viable d’y parvenir ».