Une enquête du Cline Center de l’université de l’Illinois a révélé que de 1982 à 2019, les États-Unis ont participé à 350 tentatives de coups d’État sur lesquelles 150 ont été réussies.
Cette révélation a pris de l’importance ces derniers jours après les déclarations de l’ancien conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, John Bolton, qui a avoué qu’il avait participé à l’organisation de coups d’État dans des pays étrangers.
« Je ne suis pas d’accord avec cela. Comme quelqu’un qui a aidé à organiser des coups d’État, pas ici mais ailleurs, cela demande beaucoup de travail », a déclaré Bolton lors d’une interview accordée à CNN, où il était interrogé sur la participation du président de l’époque Donald Trump à la prise du Capitole.
L’étude a été reprise dans un article d’opinion du Washington Post dans lequel l’auteur analyse la période pendant laquelle Bolton a exercé la charge de conseiller à la sécurité nationale et a croisé cette période avec des coups d’État auxquels Washington a participé.
La première conclusion à laquelle est arrivé l’analyste Philip Bump est que sur les 350 coups d’État qu’ont tenté les États-Unis, 191 ont eu lieu pendant que Bolton occupait un poste au Gouvernement.
« Nous assumerons le fait que Bolton n’était pas impliqué dans des tentatives de coups d’État pendant qu’il n’était pas au gouvernement mais, évidemment, qui sait… ? » a ajouté Bump.
Le journaliste a précisé que le chiffre de 190 comprend les tentatives de coups d’État qui ont eu lieu lorsque Bolton était dans une position qu’on pourrait considérer comme « moins influente dans la préparation d’un coup d’État » comme lorsqu’il était administrateur adjoint à l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) ou procureur général adjoint au département de la Justice.
« Il y a eu 131 tentatives de coups d’État au niveau international commises alors que Bolton était au département d’État, ambassadeur à l’ONU ou conseiller à la Sécurité nationale de Trump, le mandat pendant lequel s’est déroulée la tentative de coup d’État au Venezuela», a-t-il ajouté.
Le journaliste du Washington Post a fait une liste qui va de l’invasion de l’Afghanistan aux tentatives de coups d’État au Venezuela sous le gouvernement de Trump.
« En octobre 1989, il y a eu une tentative de renversement du dictateur panaméen Manuel Antonio Noriega. Il a été chassé du pouvoir après une invasion étasunienne en décembre. En 1992, un coup d’État en Afghanistan a conduit de la même façon à la destitution du dirigeant du pays, un allié de l’Union soviétique depuis très longtemps. Il y a eu aussi des tentatives de coups d’État dans plusieurs autres pays pendant que Bolton servait le président George HW Bush : aux Philippines, en Azerbaïdjan, au Bangladesh et en Roumanie où le secrétaire général Nicolae Ceausescu a été renversé », affirme Bump.
En plus de l’invasion de l’Afghanistan, ajoute l’analyste, le coup d’État le plus important selon l’étude a été la destitution en mars 2004 de Jean-Bertrand Aristide, président d’Haïti, sous le gouvernement de Bush.
«En 2018, Bolton est devenu le troisième conseiller à la sécurité nationale de Trump. C’est pendant cette période qu’ils ont tenté plus d’une fois de chasser du pouvoir le dirigeant vénézuélien Nicolas Maduro, sans succès. La tentative de Bolton pour prendre ses distances avec la planification de ces efforts (« J’ai vu ce que cela exigeait » pour effectuer un renversement) diminue peu la participation des États-Unis», a expliqué l’analyste.
Source : Cuba Debate ; traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos