L’affaire de l’exploitation des ressources d’hydrocarbures maritimes, plus qu’indispensable pour sortir le Liban de sa crise économique et financière aigue, continue de faire des remous, sur fond de l’impasse provoquée par l’imbroglio de la délimitation des frontières maritimes entre le Liban et l’entité sioniste.
Le vendredi 22 juillet dernier, le Bureau médiatique du Hezbollah a organisé une rencontre médiatique à Ras Nakoura, la région du littoral sud du Liban, ou se situe le point à partir duquel doit d’être réalisée la ligne de démarcation frontalière.
Etaient présents des journalistes, des chroniqueurs, des experts, des chefs de médias et des religieux libanais, dont certains ont pris la parole. Sous un soleil torride. Pendant qu’une vedette israélienne paraissait de loin au large.
De petites pancartes ont été distribuées avec comme slogans pour cette rencontre : « Nos richesses sont une ligne rouge ». « Bien après Karish »
Le chroniqueur libanais Wacef Awadah a dit : « Cette terre est la nôtre, elle l’a été et le restera. Ces eaux nous appartiennent, c’est notre droit, et cette richesse est notre richesse.
Nous affirmons avec le Maître de la Résistance (alias sayed Hassan Nasrallah) que si on nous empêche d’extraire notre pétrole et notre gaz, personne dans cette région ne pourra extraire son gaz et son pétrole ».
Après avoir condamné dans les termes les plus fermes l’avènement de la plateforme grecque Energean, pour extraire le gaz du gisement de Karish, situé sur la ligne 29 controversée par le Liban, sayed Nasrallah a accusé dans son dernier discours Américains et Israéliens de vouloir empêcher le Liban d’exploiter ses ressources afin de le faire empêtrer dans sa crise. Il a alors établi l’équation adressée à l’encontre de l’entité sioniste, selon laquelle « personne n’extraira son pétrole et gaz si le Liban est empêché d’exploiter son gaz et pétrole ».
Il avait même menacé que l’effet de cette équation ira au-delà de Karish, dont l’exploitation devrait être entamée le mois de septembre prochain. Il faisait allusion aux autres gisements déjà exploités par ‘Israël’, dont Tamara, Leviathan, situés dans le large de la ville palestinienne occupée Haïfa.
Selon le représentant du ministre de l’Information, Mousbah al-Ali, « Israël s’est trouvé désorienté par les positions du maître de la résistance, sur la nécessité de s’abstenir d’exploiter le champ Karish ». Soulignant que « l’équation de l’équilibre de la terreur établie par la résistance a poussé Israël à refaire ses calculs ».
Dans son discours, le chef du syndicat des rédacteurs en chef, Joseph Al-Qoseifi, a déclaré : « Il n’y aura pas de compromis sur le droit du Liban à ses richesses pétrolières ».
Insistant sur la nécessité de « ne pas empêtrer les droits libanais dans des controverses qui ne font que diviser les libanais à l’insu de leur intérêt suprême ».
Il a livré à notre site son point de vue sur la manière d’obliger Israël à reconnaitre les droits libanais.
Quant au président du Conseil national de l’audio-visuel, Abdel Hadi Mahfouz, il a assuré que « le droit qui n’est pas soutenu par la force sera perdu », soutenant les propos de menaces dans le discours de sayed Nasrallah lorsqu’il avait dit « entre la faim et la guerre, le choix de la guerre est meilleur ».
Selon M. Mahfouz, les trois drones que le Hezbollah a envoyés au-dessus de Karish ( le ) ont porté un message qui « a fait son effet » et qui selon lui illustre parfaitement le slogan « Nos richesses sont une ligne rouge ».
Le rédacteur en chef du quotidien libanais Charles Ayyoub a lui aussi parlé de ces trois drones. Estimant qu’ils ont ébranlé l’ennemi sioniste.
« Il a commencé à refaire ses calculs parce que sayed Nasrallah tient ses promesses», a-t-il insisté, estimant que c’est la seule offre possible que les responsables du pays devraient adopter au côté de l’équation « peuple, armée et résistance ».
Evoquant la présence d’une vedette israélienne au large de la zone conteste, pendant la rencontre médiatique à Ras Nakoura, pour « filmer cette rencontre non armée », M. Ayyoub en a conclu que « c’est l’indice que l’ennemi a peur de la position des médias de la résistance qui dévoilent au grand jour ses agressions ».
Le directeur de rédaction du journal al-Bina, Ramzi Abdel Khaleq a insisté quant à lui sur l’équation selon laquelle personne ne devrait exploiter les hydrocarbures maritimes tant que le Liban ne l’a pas encore fait.
« Nous disons que notre conflit avec l’ennemi est un conflit existentiel et non un conflit sur les frontières en mer ou sur terre. Toute cette terre nous appartient et toute cette mer. Aujourd’hui Qana et demain Karish et au-delà de Karish. Nous embarquerons en mer avec l’auteur de la Promesse sincère, (la guerre 2006) son Eminence, Sayyed Hassan Nasrallah, pour aller jusqu’au-delà de Karish. Nous marcherons avec lui jusqu’à al-Jalil (Galilée) voire au-delà, pour atteindre al-Qods (Jérusalem), son esplanade (des mosquées), ses places, ses quartiers, ses églises et mosquées … pour éliminer cette entité temporaire ».
L’administrateur du journal d’information électronique al-Jaridat, Khodor Taleb, a dit : « nous devons triompher dans cette bataille. Sinon les discours pompeux n’auraient aucun sens. Et nous n’aurons pas d’avenir. S’ils nous volent une goutte de nos eaux, ils les voleront toutes ».
« C’est comme ça qu’ils ont volé la Palestine il y a 74 années de cela. La ligne 29 nous revient. Il est interdit de renoncer à nos ressources ».
Au nom de la télévision al-Manar, l’animateur de débat politique Ali Qassir a assuré que « la solution réside dans la résistance ». Estimant que le discours de sayed Nasrallah « a secoué l’ennemi israélien ».
L’avocate Sindrella Merhej a quant à elle lu le document qui a été signé par les gens des médias libanais pour être envoyé au secrétaire général des Nations unies et au président du Conseil de sécurité, insistant sur « la nécessité d’empêcher les violations israéliennes de la Zone maritime économique controversée avec le République libanaise ».
Rappelant que le gouvernement libanais avait exprimé son opposition a toute activité dans la zone contestée laquelle fait toujours l’objet de négociations indirectes, sous le parrainage de l’ONU, « pour éviter des démarches qui puissent menacer la paix et la sécurité internationales » la lettre condamne « l’ennemi israélien, qui comme d’habitude a enfreint les principes et les valeurs sur lesquelles sont fondées les politiques étrangères et établi un engagement avec un troisième protagoniste pour entamer la phase d’extraction du gaz du gisement surnommé Karish ».
Rendant compte de la notification envoyée à l’ONU, dans le décret 6433/2021, le document fait part « qu’aucune justification onusienne ne peut occulter les violations pétrolière et gazière estimées à des milliards de dollars sachant que l’ONU parraine les négociations sur la zone disputée entre le Liban et la partie israélienne ». Il réclame « une résolution du Conseil de sécurité qui empêche Israël de violer cette zone » et de lui infliger des sanctions.
« Depuis ce point de frontière au sud, Ras Al-Nakoura… Nous disons publiquement : Nos richesses sont une ligne rouge. Le peuple libanais ne vend pas sa terre, ni ne renonce pas à sa mer ni ne gaspille pas sa richesse…».
Le communiqué final de la rencontre a été lu par l’ex-député Nasser Qandil . Déplorant la crise économique qui sévit au Liban qui selon lui « a atteint la menace de famine», il a assuré que les participants à cette rencontre « croient que la seule lueur d’espoir sérieuse et réaliste pour permettre au Liban de surmonter le danger est de lever les pressions et le siège » imposés au Liban « afin d’obtenir ses droits d’investir ses richesses pétrolières et gazières ». Il a dénoncé les tergiversations sur la délimitation des frontières, et surtout le déclenchement des travaux par les compagnies pétrolières « tandis que l’entité d’occupation jouit du parrainage des compagnies internationales, celles qui ont signé avec le gouvernement libanais pour explorer dans les champs situés en dehors des zones contestées en sont empêchés ».
Il a aussi affirmé que les participants à la rencontre appuient « les positions lancées par le secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah dans son discours du 13 juillet, qui comprenait l’engagement de la résistance à empêcher l’occupation (israélienne) d’extraire du pétrole et du gaz de la Méditerranée à moins que le Liban n’obtienne ses droits parallèles ».
Estimant qu’il s’agit « d’une traduction honnête de l’engagement de la résistance à protéger les droits et les richesses du Liban, et une incarnation de la position souveraine », il a aussi souligné qu’elle « représente un renforcement exceptionnel de la position du négociateur libanais. »
Et de demander « aux responsables officiels, politiques, spirituels et populaires d’exprimer leur soutien et leur position par tous les moyens disponibles, soulignant que la résistance et son chef incarnent dans cette situation la volonté nationale libanaise ».
Pendant cette rencontre médiatique, l’expert en droit international D. Hassan Jouni a accordé un petit entretien à notre site dans lequel il a évoqué la lettre que le Président de la République Miche Aoun a envoyée au Conseil de sécurité de l’ONU le 2 février 2022. Elle fait référence que ce qui a été proposé par la délégation libanaise, lors des cycles de négociations à Nakoura, est basé sur le droit international, ce qui signifie une référence claire à la ligne 29.
Source: Divers