Le ministère français des Armées a annoncé que les derniers militaires français avaient quitté le Mali le 15 août après neuf ans de présence de la force Barkhane, sur fond de relations houleuses entre Paris et les militaires au pouvoir à Bamako.
«Ce jour à 13H00 [heure de Paris], le dernier détachement de la force Barkhane présent sur le sol malien a franchi la frontière entre le Mali et le Niger», a ainsi fait savoir l’état-major français dans un communiqué, cité par l’AFP.
Après neuf ans de présence, Barkhane «s’est réarticulée hors du pays en moins de six mois», a-t-il ajouté.
«Ce défi militaire logistique majeur a été relevé, en bon ordre et en sécurité, ainsi qu’en totale transparence et en coordination avec l’ensemble des partenaires.»
La présidence française précise rester «engagée au Sahel»
«La France reste engagée au Sahel», a souligné dans un autre communiqué la présidence française, ainsi que «dans le Golfe de Guinée et [dans] la région du lac Tchad avec tous les partenaires attachés à la stabilité et à la lutte contre le terrorisme».
Le 17 février dernier, constatant que «les conditions politiques et opérationnelles n’étaient plus réunies pour rester engagée au Mali«, la France avait décidé de réorganiser le dispositif de l’opération Barkhane «en dehors du territoire malien», a rappelé l’Elysée.
La présence militaire au Sahel sera divisée par deux d’ici la fin de l’année, à 2 500 militaires.
Le Niger a accepté le maintien d’une base aérienne à Niamey et l’appui de 250 soldats pour ses opérations militaires à la frontière malienne.
Le Tchad continuera à héberger une emprise française à N’Djamena et la France espère conserver un contingent de forces spéciales à Ouagadougou, la capitale burkinabè.
Poussés vers la sortie par les militaires au pouvoir à Bamako, les Français ont transféré ces six derniers mois toutes leurs emprises à l’armée malienne, dont la dernière, à Gao, le 15 août.
Au total, la France a dû sortir du Mali quelque 4 000 containers et un millier de véhicules, dont des centaines de blindés, alors que le Sahel connaît une flambée de violences.
Plus de 2 000 civils ont été tués au Mali, Niger et Burkina Faso depuis le début de l’année, soit déjà plus que les 2 021 recensés pour toute l’année 2021, selon les calculs de l’AFP à partir d’une compilation de l’ONG spécialisée Acled.
En neuf ans de présence au Sahel, l’armée française a de son côté perdu 59 militaires.