Sanaa et Riyad sont parvenus à un accord pour prolonger la trêve en cours au Yémen. Une délégation saoudienne s’est plié aux exigences yéménites concernant les dossiers humanitaires, à leur tête le paiement des salaires des fonctionnaires de l’État, c’est ce qu’a révélé ce mardi 17 janvier le quotidien libanais AlAkhbar, citant des sources bien informées.
Selon ces informations, les salaires seront versés en devises étrangères à condition qu’ils soient acheminés chaque mois par avion privé vers la capitale yéménite.
Parmi les exigences yéménites figurent: « l’élargissement des destinations de l’aéroport international de Sanaa pour inclure l’Égypte, le Qatar, la Jordanie, l’Inde et la Malaisie. Ainsi que la levée de toutes les restrictions à l’entrée des importations au port de Hodeïda (ouest) ».
Les sources citées par AlAkhbar ont révélé « qu’une délégation saoudienne, conduite par l’ambassadeur saoudien au Yémen, Mohammad Al Jaber, s’est rendue à Sanaa après le départ de la délégation omanaise. Cette délégation a mené des négociations directes avec le mouvement de résistance Ansarullah, dans le but de finaliser le nouvel accord de trêve ».
Et d’ajouter: « lors de sa deuxième visite à Sanaa, la délégation omanaise a rencontré le chef d’état-major des forces affiliées à Ansarullah qui lui a montré une carte de tous les sites vitaux que le mouvement pourrait cibler. Il a également prévenu qu’il serait inadmissible de garder l’aéroport de Riyad ouvert alors que celui de Sanaa reste fermé ».
Pour sa part, le chef d’Ansarullah, Abdel-Malek AlHouthi, a mis en garde ses invités contre « toute tentative de briser l’interdiction d’exporter le pétrole du sud et de l’est du pays », avertixxant « qu’un tel acte provoquerait l’élargissement du cercle de nos opérations ».
Les mêmes sources ont constaté que les menaces d’Ansarullah ont porté leurs fruits, facilitant la conclusion d’un nouvel accord de trêve qui sera prochainement annoncé par l’envoyé de l’ONU, Hans Grundberg. Ce dernier est arrivé le lundi 16 janvier dans la capitale yéménite.
Il convient de rappeler que l’Arabie saoudite a lancé en mars 2015 une guerre sans merci et un blocus contre le Yémen, provoquant la mort des dizaines de milliers de Yéménites et la pire crise humanitaire au monde, selon l’Onu.