Après avoir tué le jeudi 26 janvier 10 Palestiniens en Cisjordanie occupée, l’entité de l’occupation israélienne a procédé ce vendredi 27 janvier à des frappes sur la bande de Gaza.
Version palestinienne
Selon les médias palestiniens, des F-16 israéliens ont mené 15 raids sur le site 104 de la résistance palestinienne dans le camp al-Maghazi qui avait été auparavant été visé par 2 missiles tirés par des drones. Ces raids ont causé des dommages matériels dans les maisons avoisinantes.
Le site Kouraïch de la résistance au sud de Gaza a également été visé via un missile tiré par un drone et deux missiles tirés depuis les F-16 qui ont aussi ciblé l’entourage d’un point d’observation de la résistance à l’est de Beit Hanoune au nord de la bande de Gaza.
Les Brigades al-Qassam du Hamas ont indiqué que leurs défenses aériennes ont riposté aux avions de combat sionistes hostiles dans le ciel de la bande de Gaza avec des missiles sol-air et des missiles anti-sol.
Version israélienne
Selon l’armée d’occupation israélienne, elle a mené au moins deux séries de frappes contre la bande de Gaza, indiquant qu’aucune victime n’a été signalée. Les explosions ont notamment touché la ville de Gaza, ont constaté des journalistes de l’AFP qui n’a pas rapporté la position des Palestiniens.
Tirs contre la colonie d’Ashkelon
Les Qassam avaient auparavant rendu compte de tirs de roquettes en riposte au massacre israélien perpétré le jeudi 26 janvier à Jénine au cours duquel 9 Palestiniens ont été tués. Le dixième palestinien a été abattu à proximité de Ramallah. Il y a eu au moins 20 blessés durant cette journée.
Selon la chaine de télévision israélienne Channel 13, les deux roquettes qui ont été tirées depuis Gaza ont visé la colonie Ashkelon, située dans sa couverture. Elles auraient été interceptées par le Dôme d’acier. Les explosions de leur interception ont été entendues.
ONU: Le chiffre le plus important en une journée
Commentant le chiffre des victimes palestiniennes, les Nations unies ont estimé qu’elles n’ont pas recensé de bilan aussi élevé en une seule opération israélienne en Cisjordanie occupée, depuis qu’elles ont commencé à comptabiliser en 2005 les victimes du conflit israélo-palestinien.
Peu après minuit (22h00 GMT) dans la nuit de jeudi à vendredi, deux roquettes avaient été tirées de la bande de Gaza en direction du territoire palestinien occupé par « Israël » depuis 1948, selon des témoins et des sources de sécurité locales.
Les deux tirs, non immédiatement revendiqués, auraient été interceptés par le système de défense antiaérien, a indiqué un porte-parole de l’armée d’occupation israélienne.
Fin de la coopération: les USA envoient Blinken
L’Autorité palestinienne a dénoncé « un massacre » à Jénine et annoncé mettre fin à la coopération sécuritaire avec « Israël », une première depuis 2020.
Dans son communiqué, l’armée israélienne prétend que le raid mené dans le camp de Jénine était une « opération de contre-terrorisme » visant des membres de l’organisation Jihad islamique qui, d’après le ministre de la Défense Yoav Gallant, planifiaient une attaque en « Israël ». Sachant que plusieurs factions palestiniennes agissent à Jénine de concert avec le Jihad islamique.
Israël « ne cherche pas d’escalade » mais se prépare « à tous les scénarios », a affirmé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, d’après un communiqué.
Force est de constater que dans leur version officielle, les Israéliens ignorent le statut de la Cisjordanie qui est sous occupation israélienne illégale au regard du Droit international ainsi que la construction de nouvelles colonies et l’élargissement de celles déjà présentes.
De même pour le département d’Etat américain qui s’est contenté de dire qu’il regrette la décision de l’Autorité palestinienne de suspendre sa coopération sécuritaire avec l’entité sioniste jugeant « très important que les parties maintiennent voire approfondissent leur coordination sécuritaire ».
Le chef de la diplomatie américaine, Anthony Blinken, doit se rendre lundi et mardi en « Israël » et Cisjordanie pour insister, selon Washington, sur « la nécessité urgente de prendre des mesures de désescalade ».
La diplomatie saoudienne s’est quant à elle contentée de « vivement » dénoncer « l’incursion » israélienne, sans avertir que les attaques israéliennes contre les Palestiniens peuvent compromettre le processus de normalisation dont « Israël » ne cesse de parler. Le Qatar a a pour sa part qualifié le raid israélien contre Jénine de « prolongement des crimes odieux » contre « le peuple palestinien sans défense ».
Du lacrymogène contre un hôpital
La ministre palestinienne de la Santé Mai al-Kaila a accusé les soldats d’avoir tiré du gaz lacrymogène à l’intérieur de l’unité pédiatrique de l’Hôpital gouvernemental local.
Le directeur de l’hôpital, Wissam Bakr, a indiqué que du gaz lacrymogène avait été tiré « dans le périmètre » de son établissement. « Le gaz a atteint le service pédiatrique, posant un danger pour les enfants, qui ont été transférés vers un endroit sûr loin des affrontements », a-t-il dit à l’AFP.
Comme de coutume, l’armée d’occupation israélienne a démenti.
« Personne n’a tiré du gaz lacrymogène volontairement dans un hôpital (…) mais l’opération se déroulait non loin de l’hôpital et il est possible que du gaz lacrymogène soit entré par une fenêtre ouverte », a argué à l’AFP un porte-parole militaire israélien.
Tuée de sa fenêtre
Majeda Obeid, 61 ans, a été tuée alors qu’elle regardait les affrontements par sa fenêtre dans le camp de Jénine, a déclaré sa fille Kefiyat à l’AFP.
« Elle a été touchée d’une balle dans le cou et s’est effondrée contre le mur puis au sol », a-t-elle dit, dans le salon familial où du sang recouvre le bord d’un tapis.
Dans le camp de Jénine, qui date de 1953 et abrite plus de 23.000 réfugiés selon l’Unrwa – l’agence de l’ONU chargée des réfugiés palestiniens, les murs de certains bâtiments ont été noircis par des incendies, a constaté un photographe de l’AFP.
En mai 2022, un soldat israélien a tué la journaliste palestino-américaine Shireen Abu Akleh, vedette de la chaîne Al Jazeera, alors qu’elle couvrait un raid israélien à Jénine.
L’armée israélienne, qui occupe la Cisjordanie depuis 1967, mène des opérations quasi-quotidiennes à travers ce territoire palestinien, particulièrement dans les secteurs de Jénine et Naplouse (nord), bastions de factions palestiniennes armées.
30 martyrs depuis le début de l’an
Les décès de jeudi portent à 30 le nombre de Palestiniens, civils ou membres de groupes armés, tués depuis le début de l’année dans des violences avec des forces ou des civils israéliens.
Source: Divers