Une nouvelle crise se profile au sein de l’entité sioniste : le chiffre des démissions au sein de l’armée d’occupation israélienne est en hausse.
« Plus de 613 membres du service permanent avec le grade de major ont quitté l’armée de leur propre initiative en 2022, soit une augmentation d’environ 70% », s’est alarmé le journal israélien Israel Hayom selon lequel ces démissions sont dues aux bas salaires et à la réduction de leur retraite qui rendent leur avenir incertain.
Selon le journal, ce phénomène n’est pas tout-à-fait nouveau : « l’année dernière également, au moins 12 officiers ayant le grade de lieutenant-colonel ont décidé de quitter l’armée», tous appartenant au service permanent.
Reprochant à l’armée « de balayer la crise des effectifs sous le tapis », le quotidien constate que depuis un an, le nombre des membres du service permanent qui ont démissionné de leur propre initiative a accusé une augmentation de 30%. Il remarque aussi qu' »il existe un certain nombre de groupes Internet qui publient des messages indiquant que l’armée recherche des officiers ayant le grade de capitaine et de major dans divers emplois ».
Personne ne se soucie. Salaires honteux…
Sur les causes de ce phénomène, le journal cite l’avis d’un officier ayant le grade de major: « Le sentiment (qui règne) est que personne ne se soucie de vous. Si vous vous promenez en uniforme militaire le week-end ou le soir, ils vous regardent comme si vous avez volé quelque chose. Les salaires sont honteux. L’avenir n’est pas garanti. Ils ne font que réduire les pensions, tandis qu’en dehors de l’armée, vous avez diverses opportunités et propositions ».
Et ce colonel de s’interroger : « alors qui va rester ? »
« Une autre explication du départ des officiers réside dans le fait que l’armée israélienne est passée d’un modèle de pension dans le cadre d’un budget à une pension cumulative, dans laquelle les membres retraités du service permanent reçoivent des fonds de retraite chaque mois », soutient le journal.
Et d’ajouter : « Il est vrai que les officiers bénéficient de moins d’avantages après leur démobilisation, mais un officier de tout âge peut se retirer de l’armée et emporter avec lui la pension accumulée jusqu’à ce moment-là. »
Selon le journal israélien, les solutions temporaires que l’armée d’occupation avait trouvées pour garder les gens dans ses rangs ne parviennent pas à subvenir aux besoins.
« L’année dernière, des cadeaux d’une valeur de plusieurs dizaines de millions ont été distribués à des milliers d’officiers, dans le but de les faire signer un mandat permanent supplémentaire. Les activités éducatives ont également été multipliées dans les unités afin de renforcer leur identification à l’institution et leur sens de l’importance. Cependant, ces solutions n’ont pas réussi à enrayer l’exode ».
Grave crise d’effectifs au sein de la police et des gardes-frontières
Israel Hayom constate que les dirigeants de l’armée d’occupation évitent d’évoquer en public cette crise pour éviter la confrontation avec le ministère des Finances et qu’elle a tenté d’entraver et de retarder la publication de ce rapport, contrairement à la police qui annonce l’existence d’une grave crise d’effectifs dans ses rangs.
En juillet 2022, un rapport de la commission de la Sécurité intérieure de la Knesset avait révélé que 456 policiers ont présenté leur démission depuis le début de l’an et leur chiffre pourrait atteindre les 1000 à sa fin. Alors qu’en 2021, 631 avaient quitté ses rangs. Il en a été de même pour le chiffre des gardes-frontières qui ont présenté leur démission depuis le début de cette même année-là, atteignant les 74. Lesquels s’ajoutent aux 114 de l’année précédente.
« Un phénomène préoccupant » s’était alors inquiété le rapport, a rapporté le Yediot Ahronot, d’autant que les démissionnaires sont les gardes-frontières qui sont chargés de réprimer les Palestiniens dans les territoires occupés de 1967 et dans la ville sainte d’al-Qods. Il en est de même pour les policiers israéliens.
Force est de constater que l’article d’Israel Hayom évite de scruter les autres raisons derrière les démissions au sein de l’armée israélienne. Sachant que cette crise au sein de Tsahal et des forces de sécurité de l’occupation israélienne s’ajoute à la crise politique interne qui fragmente l’entité sur fond de crise endémique découlant de la confrontation avec les Palestiniens. Une confrontation devenue quotidienne dans les territoires occupés de 1967 et parfois ceux de 1948, et que ni l’armée israélienne, ni ses gardes-frontières ni ses policiers n’arrivent pas à enrayer.
Source: Médias