La journaliste koweitienne Fajr al-Said qui prône la normalisation avec l’entité israélienne a été interdite d’entrée au Liban.
Arrivée mercredi 7 juin à l’aéroport international de Beyrouth, elle s’est vue refuser le droit d’entrée par la Direction générale de la Sureté générale. Celle-ci dispose des prérogatives de délivrer sur place les visas ou de les interdire pou des raisons de sécurité.
En fonction de la loi de boycott, il lui va de droit d’interdire de l’accorder à des ressortissants originaires de pays n’ayant pas normalisé avec « Israël » s’ils l’ont visité.
Ce serait le cas de Fajr dont le passeport aurait été estampillé d’un tampon israélien lorsqu’elle a visité la ville sainte d’al-Qods qui est sous contrôle israélien mais elle a nié ceci.
Dans ses tweets ultérieurs, elle avait argué que les raisons de son éviction du Liban remontent à son hostilité pour le Hezbollah. Mais des sources proches de ce dossier ont démenti ses allégations.
« Il y a des centaines de personnes qui s’opposent au Hezbollah et affichent des positions très dures à son encontre mais qui n’ont jamais visité Israël. Ont-elles été interdits d’entrer dans les territoires libanais », ont-elles assuré pour le site d’information aux capitaux qataris al-Modon.
Fajr affiche ostensiblement son soutien au processus de normalisation des pays arabes avec l’entité sioniste. En 2019, elle avait accordé une interview à la télévision israélienne KAN et lancé un appel pour normaliser les relations avec « Israël » et établir la paix entre les peuples arabes.
Elle qualifie les juifs de « ses cousins », reprenant un slogan tribal que les sionistes utilisent avec les Arabes pour justifier l’usurpation de la Palestine aux Palestiniens.
« La oumma de Mohammad est les fils d’Ismail et les juifs sont les fils de Jacob et ils sont tous des cousins dont l’origine remonte à notre seigneur Ibrahim. C’est une vérité historique », a-t-elle tweeté le 8 juin 2023.
Au sein de l’opinion publique libanaise, une majorité ont salué la décision de la Sûreté générale de refuser son entrée au Liban. Sur les réseaux sociaux, ont été stigmatisés les avis de quelques journalistes libanais qui ont condamné cette décision.
Parmi ceux qui ont pris sa défense, Marcel Ghanem, l’animateur de débat politique sur une télévision libanaise, proche du parti des Forces libanaises qui a entretenu des liens avec les Israéliens pendant la guerre civile au Liban.
Pendant son programme hebdomadaire jeudi soir, il a déclaré : « si le prétexte est l’ hostilité de Fajr al-Said au Hezbollah et ses critiques continues a son encontre, la plupart des Libanais devraient être interdits d’entrée au Liban… et si le prétexte en est ses positions de soutien a la normalisation avec Israël, tous les pays du monde devraient être interdits d’entrée au Liban parce que les hostiles a Israël sur la planètes terre sont une minorité et la moitie des pays arabes ont emprunté le chemin de la normalisation ».
Son opinion a été violemment critiquée sur Twitter.
« Marcel Ghanem justifie et défend la normalisation avec l’occupation israélienne… Un petit mot pour ce batteur des banques : ni le Liban officiel ni le peuple libanais ne reconnaitront jamais l’occupation et celui à qui ceci déplait n’a qu’à se cogner la tête au mur », lui a répliqué la journaliste Fatima Ftouni.
« Quelles bassesse et ignominie sans limite de la part de ces normalisateurs arabes. Leur régime n’a jamais tiré une balle sur l’ennemi mais tous leurs exploits étaient de réprimer leur peuple et ils veulent nous imposer leur méthode de trahison et nous reprochent de les expulser. Nous avons libéré notre pays avec le sang de nos héros. En toute franchise nous souhaitons que vous alliez en enfer », a écrit sur sa page un tweeter libanais Badr al-Hage.
Source: Divers