Le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, a souligné lors de sa rencontre avec l’ancien secrétaire d’État américain Henry Kissinger à Pékin, ce mercredi 19 juillet, « qu’il est impossible de contenir la Chine ou de l’encercler », a rapporté l’agence Reuters.
Il lui a fait part que les États-Unis avaient besoin de « la sagesse diplomatique de Kissinger et du courage politique de Nixon dans leurs relations avec la Chine ».
Secrétaire d’État et conseiller à la sécurité nationale dans les administrations des présidents Richard Nixon et Gerald Ford, dans les années 1970, Kissinger a joué un rôle diplomatique clé dans la normalisation des relations entre Washington et Pékin. Depuis qu’il a quitté ses fonctions, il s’est rendu régulièrement en Chine.
Wang Yi a fait l’éloge de l’ancien diplomate américain, le qualifiant de « vieil ami », et a salué son rôle « que personne d’autre que lui ne peut réaliser » dans la promotion de la compréhension mutuelle entre les deux pays.
Sachant que les Etats-Unis avaient prôné la politique de containment (endiguement) pour stopper l’extension de la zone d’influence de l’Union soviétique après la seconde guerre mondiale, les propos du chef de la diplomatie chinoise laissent entendre que cette politique ne vaut pas pou son pays.
Concernant Taïwan, M. Wang a déclaré que les États-Unis devraient se tenir à l’écart des « activités séparatistes qui prônent l’indépendance de Taïwan » s’ils espèrent vraiment stabiliser le détroit de Taïwan.
Selon le ministère chinois, la réponse de Kissinger a été : « Peu importe à quel point c’est difficile, les deux parties doivent se traiter d’égal à égal et maintenir le contact… Il est inacceptable d’essayer d’isoler l’autre côté ».
D’après Reuters, Kissinger avait rencontré la veille le ministre chinois de la Défense, Li Shangfu qui est sous le coup de sanctions américaines pour son rôle dans un achat d’armes en 2017 auprès du plus grand exportateur d’armes de Russie. « Les États-Unis et la Chine devraient éliminer les malentendus, coexister pacifiquement et éviter la confrontation », a déclaré Kissinger à Li.
Commentant la visite de Kissinger à Pékin, l’administration américaine a déclaré qu’elle en est au courant précisant toutefois qu’elle ne l’a pas mandaté de le faire pour elle.
De hauts responsables américains, dont le secrétaire d’État Antony Blinken et la secrétaire au Trésor Janet Yellen, se sont récemment rendus en Chine dans le but de stabiliser et de désamorcer les relations entre les deux puissances mondiales.
Lors de sa récente visite en Chine au début de ce mois, Yellen a déclaré que le désengagement entre les deux plus grandes économies du monde est « pratiquement impossible », et ce en présence des représentants d’entreprises américaines en Chine.
La Chine a plusieurs fois été qualifiée par de hauts-responsables américains comme étant « une menace existentielle » pour les Etats-Unis, en raison surtout de sa montée en puissance économique. Elle l’est d’autant qu’elle est liée à la Russie par une alliance solide et les deux pays prônent un monde multipolaire qui mette fin à l’unipolatité du monde occidental, conduite par les Etats-Unis.
Source: Médias