A peine le front al-Nosra a-t-il changé de nom, une deuxième fois faut-il le rappeler, que les autres milices se sont remises à combattre à ses côtés, comme au bon vieux temps.
C’est le cas dans les deux quartiers de Qaboune et de Barzé, situés dans la banlieue Est de la capitale syrienne, aux portes de la Ghouta orientale.
Les chefs de plusieurs factions ont signé le 20 février dernier un communiqué écrit qu’ils ont publié sur la Toile et dans lequel ils assurent former une cellule d’opérations commune qui compte dans son commandement leurs chefs militaires dans la Ghouta.
En plus du Corps de libération d’al-Cham, (Hay-at Tahrir al-Sham) la nouvelle appellation de la branche d’Al-Qaïda en Syrie, figurent la milice soutenue par l’Arabie saoudite, Jaïsh al-Islam, ainsi que celle soutenue par la Turquie Ahrar al-Sham, sans oublier Faïlak al-Rahmane, Fajr al-Oumma al-Askari et Liwa Awwal.
Elles ont toutes désigné à la tête de cette cellule un certain Cheikh Abou Al-Abed.
Inscrit sur la liste onusienne des organisations terroristes, et pressé par ses alliés, le front al-Nosra avait esquivé un premier changement d’identité en prétendant vouloir s’écarter d’Al-Qaïda, en juillet 2016 .Il s’est alors fait appeler Jabhat Fateh al-Sham (front Fateh al-Cham)
Mais sa démarche a été compromise car il avait au préalable pris l’autorisation du numéro un d’Al-Qaïda, Ayman al-Zawahari qui lui a donné satisfaction sans hésitation, avec médiatisation à l’appui. Ce qui bien dévoilé la manipulation.
Après la défaite cuisante qu’il a subi dans la bataille d’Alep, où il formait le gros lot des rebelles qui occupaient sa partie Est, le front al-Nosra s’est trouvé à couteaux tirés avec ses alliés dans la province d’Idleb, notamment les Ahrar al-Sham.
Au bout de combat fratricides, et de raids réalisés par la coalition internationale contre ses sièges et ses dirigeants dans la province d’Idleb, il s’est finalement résigné à se fondre dans une nouvelle coalition, Corps de libération de Cham. Son appellation de front Fateh al-Cham s’étant trouvée totalement éclipsée depuis. Il en est de même pour les autres milices qui ont rejoint cette coalition et ont aussi un répertoire aussi noir que le sien, dont le mouvement Noureddine al-Zenki qui s’est fait remarquer en 2016 en décapitant un jeune palestinien du camp de Handarate.
Cette tentative se veut une fois de plus camoufler l’appartenance à Al-Qaïda, mais surtout les atrocités commises. Depuis son entrée en scène en Syrie, dès 2012, le front al-Nosra s’est spécialisée dans les attentats perpétrés entre autre contre les quartiers et les régions qui ont refusé de rejoindre l’insurrection : fauchant la vie de milliers de civils.
Depuis cette nouvelle métamorphose, les autres milices ne trouvent plus aucun embarras à combattre à ses côtés.
Contre Daesh, dans le sud syrien, et aussi dans la Ghouta orientale de Damas où l’armée syrienne a lancée depuis quelques jours la bataille pour libérer sa porte, en l’occurrence les quartiers Qaboune et Barzé.
Une bataille qui s’annonce difficile, selon une source sur le terrain qui s’est confiée pour le site d’informations syrien Syria al-Haddath, en raison selon lui de la présence d’un grand réseau de tunnels aussi longs que compliqués, et qui constitue la voie d’approvisionnement des miliciens du quartier, malgré un siège qui leur est imposé sur terre depuis trois années.
En plus du fait que ces deux quartiers se trouvent à proximité de Damas, leur position est stratégique du fait qu’ils mènent à l’autoroute reliant Damas à Homs
Source: Divers