Depuis les avancées réalisées en Syrie, avec l’aide entre autre du Hezbollah, pas un jour ne passe sans que les médias israéliens ne s’étalent sur les éléments qui témoignent d’après eux de « la puissance grandissante du Hezbollah ».
Prévisions israéliennes: deviner les surprises du Hezbollah
Il a été question d’une force navale que la Résistance a su développer, dont des missiles sol-mer . L’expertise que les combattants du Hezbollah ont accumulée en Syrie fait régulièrement l’objet d’un travail méticuleux de déchiffrement. Le chiffre des missiles qu’elle possède et leur diverses portées sont constamment passés au crible.
Le tout bien entendu basé sur des spéculations délivrées par l’institution militaire israélienne, et non sur des données fixes, que seul le Hezbollah est censées connaitre.
Il est vrai que ces prévisions n’ont pas connu de répit depuis la fin de la guerre 2006, au cours de laquelle l’armée d’occupation israélienne avait été prise de court par des tactiques de combat chez les résistants du Hezbollah, les « surpises », comme le Hezbollah les avait appelées, et qui ont été décisives pour trancher le résultat de la guerre largement en défaveur de l’entité sioniste.
Depuis, tenter de deviner celles que le Hezbollah pourrait développer constitue l’une des missions principales de l’armée israélienne. Les rendre publiques aussi. Dissuasion oblige.
« L’armée libanaise plus forte »
La dernière en date de ces spéculations est sans doute celle exprimée pour le journal Maariv par des sources sécuritaires israéliennes haut-placées, sous le couvert de l’anonymat: en cas de guerre, l’armée libanaise combattra au côté du Hezbollah, est la première prévision. Et cette armée a grandement développé sa puissance durant ces dernières années, est la seconde.
« L’armée libanaise est aux ordres du président libanais Michel Aoun, qui collabore avec le Hezbollah et lui a fait part de son plein soutien », semblent s’inquiéter ces sources.
Depuis quelques jours, M. Aoun a assuré devant ses hôtes au palais présidentiel que « toute tentative de la part d’Israël de porter atteinte à la souveraineté du Liban devra faire face à une riposte appropriée».
Le mois de janvier dernier, lors d’un entretien télévisé accordé à la veille de son premier voyage en Egypte, le chef de l’Etat libanais avait affirmé que l’armement du Hezbollah n’est pas en contradiction avec la notion de l’Etat, assurant que la Résistance et l’armée libanaise se complètent pour défendre le Liban. « Tant que l’armée (libanaise, ndlr) ne jouit pas de la force nécessaire pour affronter Israël, nous pressentons la nécessité que cet armement complète l’action de l’armée », avait-il expliqué.
Il ne peut ne pas y avoir de tunnel
Les tunnels aussi constituent aussi une autre source de préoccupation. Elle avait été soulevée une première fois directement après la guerre 2006. Mais elle est promue au premier rang des menaces, depuis le récent rapport du contrôleur de l’Etat sioniste sur le rôle menaçant des passages souterrains durant l’offensive contre la Bande de Gaza en 2014.
A la question de savoir si le Hezbollah est en train de creuser des tunnels entre le sud du Liban et le nord de la Palestine occupée, le général de réserve et conseiller du chef de l’état-major Yossi Langotsky est catégorique. « Tout simplement, il ne peut ne pas y avoir de tunnels dans le nord », a-t-il répondu pour le site en ligne israélien Israel Today.
« Les frontières nord sont menacées par les tunnels de terroristes tout comme celles du sud (bande de Gaza, ndlr). C’est relativement facile de les édifier et c’est un moyen qui offre à l’ennemi l’élément de surprise. Ce n’est pas un moyen qui tranche une guerre mais il est capable de semer le chaos chez nous », a-t-il ajouté.
Selon lui « le Hezbollah sait très bien que jusqu’à l’instant, nous n’avons pas trouvé des solutions complètes au sud ». « Il n’y a aucune raison pour ne pas qu’il tente de nous défier dans des tunnels au nord », a-t-il aussi prévenu.
Selon Israel Today, le chef de l’état-major israélien le général Gadi Eisenkot a convoqué à deux reprises le général Langotsky l’an dernier pour se consulter sur l’affaire des tunnels.