Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell va demander aux Vingt-Sept de prendre des sanctions contre des ministres israéliens, coupables, selon lui, de propager « la haine » contre les Palestiniens. Il a précisé avoir « lancé le processus pour demander aux Etats membres, s’ils le souhaitent », de prendre des sanctions contre des ministres, qu’il n’a pas cités, ayant lancé « des messages de haine inacceptables contre les Palestiniens ».
« Je pense que l’Union européenne ne doit pas avoir de tabous et avoir recours à ses outils pour faire respecter les droits humains », a-t-il souligné devant la presse peu avant le début d’une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l’UE.
La proposition de M. Borrell vise le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich et le ministre de la Sécurité Itamar Ben Gvir, qui appartiennent à l’extrême droite, selon des diplomates.
Selon l’AFP, cette proposition a néanmoins peu de chance d’aboutir tant les divisions sont fortes entre les 27.
La plupart des Etats européens soutiennent Israël en dépit des massacres sans précédents commis depuis la seconde guerre mondiale.
Plusieurs pays, dont la Hongrie, l’Autriche ou la République tchèque, défendent le droit d’Israël à se défendre et bloquent l’adoption de mesures fortes contre les autorités israéliennes. Le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto a ainsi qualifié de « dangereuse » la proposition de M. Borrell. La cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock s’est montrée de son côté réticente à l’idée de sanctions, rappelant l’unanimité nécessaire pour prendre une décision.
« Ce n’est pas avec la reconnaissance théorique de la Palestine, avec les sanctions contre les ministres israéliens que l’on peut résoudre le problème », a indiqué de son côté son homologue italien Antonio Tajani. Les sanctions européennes prévoient une interdiction pour les personnes visées de se rendre sur le territoire de l’Union et une saisie des biens qu’ils détiennent dans l’UE.
Les responsables européens ne précisent par quel moyen ce problème peut être résolu. Le processus des négociations d’Oslo sur lequel ils avaient misé a été un grand fiasco, les Israéliens refusant la création d’un Etat palestinien. Quelque soient les prises de position qu’ils adoptent, elles n’ont plus de poids et leur crédibilité est entachée.
Source: Avec AFP