L’unité d’opérations spéciales ukrainienne White Wolves est déployée dans le nord de la Syrie aux côtés des miliciens de l’ex-milice d’al-Qaïda Hayat Tahrir al-Sham (HTS) qui livrent une offensive contre le gouvernement syrien dans les régions rurales d’Idlib et d’Alep, selon de multiples sources citées par Al Mayadeen le 3 décembre.
“Il y a bien implication directe de l’Ukraine (…) dans les combats en cours contre l’armée syrienne sur l’ensemble des fronts d’Alep, de Hama et d’Idlib”, ont déclaré les sources de la chaine libanaise d’informtation al-Mayadeen. “Les unités ukrainiennes opérant en Syrie font partie du groupe des White Wolves, affilié aux services de Sécurité ukrainiens”.
L’unité des White Wolves est spécialisée dans le développement et l’utilisation de drones. Elle aurait “le contrôle de toute la gamme des dispositifs de drones” en Syrie.
“Un accord a été conclu avant l’assaut sur Alep, entre HTS et les renseignements ukrainiens. Cet accord aurait entraîné la libération de mercenaires – d’origine géorgienne, tchétchène et albanaise – des prisons et d'[Abou Mohammad] al-Jolani, leader de HTS, qui ont ensuite été intégrés à l’unité ukrainienne stationnée dans le nord-ouest de la Syrie”, d’après les sources d’al-Mayadeen.
Selon une source citée par le média russe RIA Novosti, le recours par HTS et d’autres formations aux drones perfectionnés dans des opérations complexes contre l’armée syrienne “n’aurait pu être maîtrisée” sans l’aide de l’Ukraine. La source a déclaré que les groupes extrémistes en Syrie “n’ont aucune expérience” de ce type d’armement.
“Les troupes d’assaut et les drones ont été équipés de dispositifs GPS cryptés et de recours étendus au renseignement artificiel, pour que l’utilisation et la navigation des drones d’attaque et des drones kamikazes puissent se faire à grande distance”, a ajouté la source.
Le site ukrainien Kyiv Post a lui aussi rapporté cette information. Se fiant à des informations diffusées sur certains réseaux sociaux islamistes, les groupes rebelles basés dans la région d’Idlib – qui comprendraient des membres du Parti islamique du Turkestan (TIP) – auraient reçu une formation opérationnelle de la part des forces spéciales du groupe Khimik de la Direction générale du renseignement ukrainien (HUR). L’équipe de formation s’est concentrée sur les tactiques développées pendant la guerre en Ukraine, notamment sur l’utilisation de drones.
La collaboration entre l’opposition armée en Syrie et l’armée ukrainienne est en cours depuis 2022, où on a appris que des dizaines de militants d’HTS et de l’État islamique (Daech) ont été envoyés en Ukraine pour se battre aux côtés des forces de Kiev contre la Russie.
En septembre, un journal turc a rapporté que HTS et des représentants du gouvernement ukrainien se sont récemment réunis pour discuter d’un accord d’échange selon lequel le groupe extrémiste fournirait à Kiev des combattants en échange de drones.
Sputnik a rapporté plus tard dans le mois, citant une source, qu’un groupe de 250 experts militaires ukrainiens était arrivé dans le gouvernorat d’Idlib, dans le nord de la Syrie, pour former les militants extrémistes à l’utilisation et à la fabrication de drones.
L’assaut mené par HTS contre Damas, assisté par les forces de l’Armée nationale syrienne (ANS) soutenues par la Turquie, a commencé au petit matin du 27 novembre, alors qu’un cessez-le-feu entre Israël et le Liban entrait en vigueur.
Tel-Aviv est accusé d’être impliqué dans les opérations du groupe extrémiste, compte tenu de l’historique de collaboration entre Israël et l’opposition armée en Syrie.
Des frappes aériennes russes et syriennes massives frappent les positions et les chaînes de ravitaillement d’HTS et des groupes alliés dans les campagnes d’Idlib, d’Alep et de Hama, tandis que des renforts militaires syriens continuent d’affluer sur la ligne de front.
Les groupes extrémistes ont été refoulés dans plusieurs secteurs de la région de Hama.
Sources : Speech Of Spirit ; The Cradle; Kyiv Post.