Le journal américain Politico a rapporté dans un article que « les responsables américains craignent un scénario cauchemardesque en Syrie », représenté par « l’évasion d’un grand nombre de militants de l’organisation terroriste Daech des prisons ».
Politico a rapporté : « Des milliers de combattants de Daech et leurs familles croupissent dans des prisons temporaires, sous la supervision des forces kurdes soutenues par les États-Unis avec des armes limitées », expliquant que « les prisons étaient censées être temporaires, mais leurs pays d’origine ne veulent pas que les combattants reviennent. »
Le journal a souligné que « la situation couvait une crise qui lentement risque d’éclater jusqu’au départ du président syrien Bachar al-Assad, poussant le pays vers un avenir incertain », estimant que « le retour de Daech dépend en grande partie de la question de savoir si les États-Unis et un groupe faible de ses alliés est capable de l’empêcher de s’échapper ».
De même, un haut responsable américain de la lutte contre le terrorisme, qui a demandé au journal de rester anonyme, a affirmé que la situation est » comparable à une bombe à retardement », affirmant « qu’ il est possible d’être confronté à une évasion de prison à grande échelle si la Turquie n’arrête pas ses attaques contre les Forces démocratiques syriennes ».
En conséquence, les responsables américains ont déclaré que les forces américaines en Syrie « pourraient être confrontées à une nouvelle menace si le système des camps de détention de Daech s’effondre ».
Carolyn Rose, experte de la Syrie au New Lines Institute, un groupe de réflexion sur la politique étrangère, a déclaré : « Les risques potentiels ne se limitent pas aux partenaires de Washington, mais aussi aux soldats américains sur le terrain ».
Il y a environ 900 soldats américains en Syrie pour former les Forces démocratiques syriennes. Les responsables du Pentagone ont noté : « Il n’est pas prévu d’envoyer davantage de personnes ou de modifier la mission de ceux qui sont là-bas pour le moment ».
Mais les États-Unis « ne voudront peut-être pas prendre les devants dans la résolution de la crise syrienne, surtout après l’entrée en fonction du président élu Donald Trump le mois prochain », selon Politico.
Dans ce contexte, Jim Jeffrey, représentant spécial pour la Syrie sous la première administration Trump, a exprimé sa conviction que les forces kurdes « peuvent maintenir le contrôle des prisons syriennes, avec ou sans la présence des forces des États-Unis en Syrie ».
Il a ajouté : « Les Kurdes sont prêts à travailler avec les forces soutenues par la Turquie dans le nord de la Syrie, et ils ont également communiqué avec le nouveau gouvernement de Damas ».
À son tour, le sénateur démocrate Chris Van Hollen a déclaré : « Les États-Unis doivent fournir aux Kurdes syriens des garanties qu’ils empêcheront la Turquie de les attaquer », expliquant que « le plus grand gagnant est Daech lorsque la Turquie soutient les attaques de l’Armée nationale syrienne contre les Kurdes ».
Alors que la majorité des combattants de DAECH détenus viennent d’Irak ou de Syrie, beaucoup sont originaires d’Europe, d’Asie centrale et d’Amérique du Nord, y compris des États-Unis, selon Politico, qui a noté que « certains pays ont mis du temps à rapatrier les prisonniers , sans compter un état de vide juridique qui a duré pendant des années pour environ 9 000 combattants aguerris de Daech et environ 50 000 autres personnes, y compris des épouses et des enfants ».
Les développements en Syrie surviennent « à un moment périlleux pour la région, avec une nouvelle administration sur le point de prendre les commandes », selon Politico.
L’opposition armée syrienne a pu entrer dans la capitale Damas le 8 décembre, prendre le contrôle de l’État et annoncer le renversement du régime du président syrien Bachar al-Assad.
Source: Médias